Quasi deux ans jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine, le Conseil européen a adopté le 22 février de nouvelles mesures pour restreindre encore l’accès de la Russie à des technologies militaires. Elles incluent pour la première fois des sociétés de cinq pays tiers afin d’empêcher les contournements.
Le volet commercial de ces nouvelles sanctions s’attaque en particulier aux drones, dont le rôle est central dans l’actuel conflit en Ukraine. Les nouvelles mesures prises par Bruxelles visent des sociétés procurant à la Russie des composants essentiels à la fabrication de ces véhicules aériens sans pilote.
Le train de sanctions ajoute donc 27 nouvelles sociétés russes et de pays tiers à la liste des entités associées au complexe militaro-industriel russe. Elles sont désormais soumises à des restrictions plus strictes à l’exportation de biens et technologies à double usage ainsi que de biens et technologies susceptibles de contribuer au renforcement technologique du secteur russe de la défense et de la sécurité.
Six pays concernés
Parmi ces 27 entreprises, 17 sociétés russes ont été ajoutées afin de les empêcher de continuer à fournir des composants électroniques au complexe militaro-industriel. De plus, quatre entreprises chinoises, une kazakhstanaise, une indienne, une sri-lankaise et une turque sont également visées. Elles sont accusées de soutenir indirectement l’industrie militaire russe en commercialisant en Russie des composants électroniques.
Toujours dans l’objectif de prévenir le contournement des sanctions, les nouvelles inscriptions de personnes et d’entités participant à l’effort de guerre russe comprennent une entreprise de logistique russe et son directeur. Il leur est reproché d’être impliqués dans des importations parallèles de biens interdits vers la Russie. Un acteur russe impliqué dans un système de passation de marché est également visé.
Pour avoir participé aux transports d’armements nord-coréens vers la Russie, dix sociétés et individus russes font également leur entrée sur cette liste au côté du ministre de la Défense de la Corée du Nord ainsi que plusieurs sociétés et personnes biélorusses qui apportent un soutien aux forces armées russes.
Sophie Creusillet