Le savoir-faire français en matière d’élevage intéresse la Russie. Le président russe Medvedev inaugurera le 27 février le Salon international de l´agriculture (SIA), où six régions russes seront mises en vedette. Il aura un œil particulièrement attentif sur les technologies en matière d´élevage ou de génétique. Le chef du Kremlin a déjà annoncé que son pays doit parvenir à «l´autosuffisance alimentaire d´ici à dix ans», rappelait, le 25 février, Le Figaro.fr.
Lors d´un vidéo-débat, organisé, le 26 février, à Paris et Moscou par l´agence d´information RiaNovosti, Nikolaï Strekozov, premier directeur adjoint à l´Institut russe de recherche de l´élevage (VIJ), a indiqué que dans le domaine du bétail de reproduction, la Russie ne couvrait que 2% de ses besoins et qu´il lui fallait atteindre 5 millions à 5,5 millions de têtes en 2020 pour atteindre un niveau d´autosuffisance de 85 % à 90 %». L´avantage de ce débat-vidéo, auquel a assisté www.lemoci.com, aura été de relancer le dialogue entre les instituts d´élevage des deux pays.
Selon Jean-Nöel Bonnet, responsable de l´international à l´Institut de l´élevage, à Paris, « entre 1998 et 2008, la Russie a importé de France quelque 8 000 têtes de vaches et de génisses ». « Salers, Aubrac, charolaises ou limousines sont des races bien adaptées, même en Sibérie, bien que le pays soit immense », se félicite Nikolaï Strekosov. «Mais depuis 2008, nous ne pouvons plus exporter facilement pour des raisons sanitaires», regrette Jean-Noël Bonnet.
Si les Russes sont passés maîtres dans l´art d´utiliser les barrières sanitaires, «il y a aussi parfois des approches culturelles différentes entre la Russie et l´Union européenne et nous constatons aujourd´hui un effort d´adaptation de la Russie aux normes internationales», se réjouit Thomas Pavie, du service Appui aux exportateurs de FranceAgriMer. A Moscou, un intervenant russe a évoqué «les efforts de son pays pour s´adapter aux normes de l´OMC».
François Pargny