Pour faire face à la hausse des droits de douane américains, le gouvernement britanniques, qui tente désespérément de conclure un accord avec l’administration Trump, a décidé de débloquer une enveloppe de 20 milliards de livres en soutien aux exportateurs britanniques.
Bien que soulagées par la « pause » de 90 jours décrétée par Donald Trump le 9 avril et moins impactées a priori que leurs voisins de l’Union européenne (UE) par ses foudres tarifaires (les droits de douane « réciproques » suspendus devaient être de 10 % au lieu de 20 % pour l’UE), les entreprises britanniques n’en souffrent pas moins de cette guerre commerciale.
Elles subissent le tarif de 10 % généralisé maintenu le 9 avril, et, surtout, les hausse des tarifs sectoriels sur les produits acier, aluminium et automobiles, portés à 25 % par l’administration Trump.
Les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Royaume-Uni (hors bloc de l’Union européenne) -302 milliards de livres (Md GBP) en 2023 de biens et services échangés dans les deux sens-, avec un large excédent en faveur du second, de l’ordre de + 72 Md GBP.
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a donc décidé de les aider financièrement dans cette passe compliquée. Une enveloppe de 20 Md GBP (environ 23,2 Md EUR) a été annoncée le 13 avril, dont la moitié, 10 Md, sera dédiée aux entreprises impactées par les tarifs sectoriels.
L’enveloppe abondera les ressources de l’agence dédiée au soutien financier des exportateurs britanniques, UK Export Finance’s (UKEF), portant sa capacité à 80 Md GBP en prêts et garanties. Pour les PME, une aide spécifique sous la forme de prêts garanties pouvant atteindre jusqu’à 2 M GBP (2,3 M EUR) sera mis en place dans le cadre d’un mécanisme de garantie existant avec les banques britanniques, le British Business Bank Growth Guarantee Scheme.
« Le monde change, c’est pourquoi il est plus important que jamais de soutenir nos entreprises de calibre mondial et de les aider à relever les défis qui les attendent », a justifié la ministre des Finances britanniques, Rachel Reeves. « L’annonce d’aujourd’hui fera exactement cela, et des milliers d’entreprises partout au pays devraient en bénéficier. »
Cette initiative répond aux demandes de soutien émanant des milieux d’affaires britanniques, qui ne souhaitent pas l’escalade tarifaire avec les États-Unis.
« Dans notre sondage mené auprès de plus de 600 entreprises la semaine dernière, le message clair des entreprises est que la négociation, et non les représailles, est la meilleure voie à suivre, a commenté dans un communiqué le 14 avril William Bain, chef de la politique commerciale à la British Chambers of Commerce (BCC). Les entreprises nous ont également dit qu’elles souhaitaient que le gouvernement obtienne un allégement tarifaire avec les États-Unis, qu’il supprime les barrières commerciales inutiles dans nos relations commerciales avec l’UE et qu’il travaille avec nos partenaires de la région indo-pacifique pour élargir les opportunités de commerce et d’investissement du Royaume-Uni ».