Pas de changement par rapport à nos observations faites dans les précédentes éditions de cette fiche. Le Vietnam est un pays prometteur pour les exportateurs, offrant de nombreuses opportunités, mais attention, il faut redoubler de vigilance : après avoir plutôt bien traversé la crise sanitaire en 2020, le Vietnam a dû prendre des mesures drastiques l’année suivante :fermeture des frontières, confinement de villes entières et fermeture d’usines à partir de février-mars 2021 à la suite de la propagation du variant Delta. Cette conjoncture a fragilisé de nombreuses entreprises vietnamiennes, l’une des plus importantes étant Vietnam Airlines. Pendant la crise sanitaire liée à la Covid-19, le gouvernement n’a pas vraiment mis en place un plan de soutien aux entreprises, déléguant aux banques la tâche de soutenir les entreprises en difficultés (circulaire du 13 mars 2020 de la State Bank of Vietnam).
En temps normal, la difficulté d’obtenir des informations financières fiables sur les entreprises locales, afin d’étudier leur solvabilité, est un élément de risque commercial élevé au Vietnam. Par conséquent, l’exportateur doit agir avec prudence, même si, ces dernières années, la situation s’est nettement améliorée : à notre connaissance, aucun défaut de paiement important n’est à déplorer sur des opérations de commerce international. Plus exactement, les rares sinistres de montant élevé sont dus à des contrats mal rédigés ou à des négligences de l’exportateur…
Le crédit documentaire irrévocable et confirmé est à privilégier dans les relations commerciales avec le Vietnam. Il faut que l’exportateur soit prudent dans le choix de la banque vietnamienne qui émettra le crédit documentaire et, en particulier, sur la capacité des succursales de ces établissements à ouvrir ces documents. Éviter dans la mesure du possible les banques de province, rarement compétentes en matière d’opérations internationales.
Notons néanmoins que certaines banques ont fait un effort pour doter leurs branches de province d’un noyau de personnel compétent en matière de crédits documentaires, mais cela reste encore très marginal.
Dans le contexte vietnamien, il est conseillé de travailler avec les banques vietnamiennes les plus importantes, c’est-à-dire d’abord les banques d’État. À noter que devant la faiblesse du système bancaire, un décret est entré en vigueur le 15 janvier 2018 pour traiter des faillites bancaires. Pour résumer, les banques les plus faibles ne seront pas sauvées…
Attention enfin aux délais excessivement longs pour les opérations de déchargements. Les ports vietnamiens ne sont pas adaptés à l’augmentation du trafic sur la région et sont très souvent congestionnés.
Le Vietnam, au potentiel commercial élevé (rappelons qu’un accord de libre-échange a été signé avec l’Union européenne en juin 2019), reste un pays jugé très risqué car fragile sur le plan financier (déficit commercial chronique et important).
Attention au risque de non-transfert, les blocages de transferts de devises étant fréquents sur de courtes périodes (noté 4/7 par Credendo). On commence à voir des possibilités de forfaitage sur un ou deux ans, selon les opérateurs. Grande prudence donc, quel que soit le bon relationnel avec le client.