Lorsqu’il s’agit de gérer les risques liés aux déplacements professionnels de leurs salariés (maîtrise des risques de santé et de sécurité), les grandes entreprises ayant des implantations à l’international apparaissent en décalage avec les besoins de leurs collaborateurs. C’est ce que révèle l’enquête annuelle Business Resilience Trends Watch 2019, réalisée par la société d’études de marché basée au Royaume-Uni Ipsos MORI pour le compte du spécialiste français des risques de santé et sécurité International SOS et son partenaire Control Risks, expert britannique dans le conseil en risques politiques, de sécurité et d’intégrité (compliance, fraude).
Ce nouveau sondage, mené en ligne en octobre 2018, a été conduit auprès de 640 responsables d’entreprises basés dans 82 pays qui gèrent ou participent aux programmes de réductions des risques liés aux voyages d’affaires dans leurs organisations. « Nos recherches démontrent que l’évolution des habitudes de déplacement des collaborateurs est négligée par bon nombre d’organisations », a déclaré Xavier Carn, vice-président Sécurité de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) chez International SOS et Control Risks, cité dans un communiqué du 22 novembre.
Les organisations négligent la sécurité
Pour 63 % des responsables d’organisation internationale interrogés, la sensibilisation des collaborateurs aux risques liés aux voyages reste le principal défi pour assurer la sécurité des voyageurs. Elle est même devenue « un enjeu majeur ». Ainsi, 44 % des personnes ayant répondu au sondage estiment que les entreprises doivent « avoir confirmation que les collaborateurs ont consulté les informations en amont du voyage ».
Les sociétés doivent également « suivre les déplacements des collaborateurs », jugent 42 % des responsables sondés. Ils sont également 42 % à considérer que l’entreprise doit communiquer avec ses collaborateurs au cours d’une crise. Enfin, 40 % des personnes interrogées estiment que les organisations doivent « avoir les ressources adéquates pour gérer l’assistance santé et sécurité ».
« S’assurer que les politiques restent cohérentes avec les besoins des collaborateurs permet de maintenir les équipes informées et en sécurité tout en démontrant l’importance d’un programme de gestion des risques cohérent », a encore précisé Xavier Carn.
La sécurité informatique négligée
L’étude dévoile également le manque d’attention des entreprise quant à la sécurité informatique. La cybercriminalité devrait coûter 2,1 milliards de dollars en 2019 aux entreprises. Le voyageur est exposé au hacking de ses données. Pourtant seulement un tiers (33 %) des organisations intègre la sécurité informatique dans leur politique de voyage.
De manière générale, le sondage démontre que les politiques des entreprises en matière de voyage ne suivent pas l’évolution des besoins actuels de leurs employés en mobilité. À cet égard, les responsables d’entreprises interrogés préconisent certaines actions : pour 42 % des responsables sondés, l’entreprise doit « intégrer l’évaluation des risques dans le processus d’approbation du voyage » alors que 39 % considèrent qu’elle doit « mettre en œuvre une formation à la sécurité et la sureté en voyage ». En outre, 38 % des personnes ayant répondu au sondage recommandent aux organisations d’« envoyer des emails d’information avant et pendant le voyage ».
L’enquête Global Business Resilience Trends Watch révèle également qu’un nombre significatif de décideurs du monde des affaires s’attend à un accroissement des risques liés au voyage pour l’année prochaine.
Les voyageurs d’affaires prédisent une hausse des risques en 2019
D’après l’étude, la moitié des décideurs estime que les risques liés au voyage vont augmenter l’année prochaine. Ainsi, 43 % des personnes interrogées anticipent une augmentation des risques liés aux déplacements en 2019. Ce pourcentage est toutefois en baisse par rapport aux sondages des années précédentes. En effet, respectivement 52 % et 57 % des responsables d’entreprises en charge des programmes de réductions des risques voyage interrogés en 2017 et 2016 prédisaient une augmentation des risques en 2018 et 2017.
Parallèlement à ce sondage, International SOS et Control Risks ont publié leur nouvelle carte Travel Risk Map 2019 qui fournit les dernières évaluations mondiales des risques médicaux et de sécurité. Publiée depuis 2016, cette carte du monde interactive informe les voyageurs et les expatriés sur les menaces actuelles auxquelles ils peuvent s’exposer lors de déplacements professionnels à l’étranger. La nouvelle carte (2019) est consultable sur https://www.internationalsos.com/risk-outlook..
Venice Affre
Pour prolonger :
– Lire notre dossier Voyages d’affaires connectés 2017 : cybercriminalité, un risque majeur pour l’entreprise