Le cabinet d’analyse économique français TAC Economics a mis au point un indice de vulnérabilité des pays émergents aux politiques de Donald Trump qu’il a présenté lors d’un webinaire le 6 février. Le Mexique, la Chine et l’Inde sont au top 3. Revue de détail.
Alors que le nouveau président des États-Unis Donald Trump met en œuvre à coup de dizaines de décrets les orientations politiques ultra-conservatrices et néo-libérales annoncées lors de sa campagne, instaurant parfois des rapports de force pour obtenir des deals avec ses partenaires, quels pays parmi les économies émergentes vont-ils le plus souffrir de leurs effets ?
D’une manière générale, « la majorité des pays émergents vont avoir des variations de taux de croissance entre – 2 et +2 % », souligne Vivien Massot, économiste senior chez TAC Economics, qui table sur une relative stabilité de la croissance des émergents cette année, autour de 4 % en moyenne pour les 10 les plus importants. « Mais ceux qui vont le plus ralentir sont ceux qui sont les plus vulnérables aux changements géopolitiques ».
Pour répondre à cette question de façon encore plus précise, le cabinet français d’analyse économique a mis au point un indice de vulnérabilité à Donald Trump, le « Trump Vulnerability Index », compilant les données économiques, sociales et financières dans trois grands domaines où le nouvel hôte de la Maison Blanche est particulièrement actif dans sa production règlementaire à destination du reste du monde : le commerce international, la sécurité et l’immigration, avec notamment la multiplication des mesures protectionnistes et restrictions.
Le score va de 0 à 100, du moins au plus vulnérable.
Mexique, Chine et Inde au top 3 des plus vulnérables
Sans surprise, le Mexique, la Chine et l’Inde forment le top 3 dans l’ordre, mais avec des nuances dans les principaux facteurs qui pèsent le plus dans le score final.
Largement en tête, le Mexique affiche 62,1 de vulnérabilité globale au Trumpisme. Il est particulièrement exposé sur le plan commercial (74,9) et de l’immigration (63,4), un peu moins sur la sécurité (46,2).
La Chine, 2ème avec un score total de 49,2, est un peu moins vulnérable, avec son score le plus élevé pour le commerce (56,1), suivi de l’immigration (50,2) et la sécurité (41,2).
L’Inde est en 3ème position avec 41,9 de score total, en étant surtout exposée aux nouvelles restrictions à l’immigration (51,7), un peu moins sur le plan commercial (37,8) et de la sécurité (36,4).
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L’immigration pèse sur certains pays asiatiques et latino-américains
Pas loin, en 4ème position, le Vietnam affiche un score de 40,9, payant surtout sa vulnérabilité commerciale (51,4) contre 39,8 pour la sécurité et 31,5 pour l’immigration.
En 5ème position, El Salvador, dont le score de 36,8 est surtout plombé par sa vulnérabilité sur la question de l’immigration (80,9 !). Idem pour le Honduras, 6ème avec 36, la République dominicaine, 7ème avec 35,4, le Guatemala, 10ème avec 33,6, trois autres pays d’Amérique du Sud très exposés aux changements de politiques d’immigration des États-Unis avec un score de respectivement 67,1, 68,2 et 67.
Le Brésil en revanche affiche une vulnérabilité globale plus limitée de 24,3, à la 43ème place.
L’Égypte, 8ème avec un score de 34,9, paye surtout son exposition à la question de la sécurité (68,3), les États-Unis étant son principal pourvoyeur de fonds et moyens dans ce domaine.
Enfin, les Philippines, 9ème avec 34,3, sont, un peu comme le Vietnam, surtout vulnérables aux changements en matière de commerce (30,6) et de sécurité (25,6).
En Europe, la Pologne faiblement vulnérable
Dans la suite du classement de l’indice, l’immigration pèse moins. En revanche, on note le poids de l’exposition de certains pays en termes de sécurité (Nigeria, Zambie, Ghana, Kenya, Bosnie Herzégovine, Afrique du Sud, Indonésie), mais aussi de commerce (Bangladesh, Taiwan, Corée du Sud).
Plus près de nous en Europe, la Turquie affiche un score de 24,9 à la 36ème place, avec une forte vulnérabilité sur la question de la sécurité (40,6). La Pologne ferme le ban à la 93ème place et un score très faible de 12,9, influencé surtout par les questions de commerce (26,3).
C.G
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