Ce résultat est d’une actualité brûlante : plus que le risque d’incendie, d’atteinte à la réputation ou à l’image de marque ou encore de rappel de produits défectueux, les entreprises redoutent surtout les risques de cyber-attaques. Le « cyber-risque » (faille de sécurité informatique, piratage informatique, violation de données etc.) compte ainsi parmi les 5 facteurs de risques majeurs pour les entreprises basées en France et dans le monde. C’est ce que révèle le Baromètre des risques 2017 d’Allianz, publié le 11 janvier.
Dans un environnement toujours plus interconnecté, les entreprises sont particulièrement vulnérables aux cyber-risques. Toutefois, le risque n° 1 reste l’interruption d’activité (qui intègre les perturbations de la chaîne logistique ou « risque supply-chain ») citée par 35 % des répondants en France et par 37 % des sondés ans le monde. Ce risque se maintient en 1ère position pour la 5ème année consécutive, une constance qui s’explique principalement selon Allianz « par l’incidence considérable qu’elle peut avoir sur le chiffre d’affaires, mais aussi par l’apparition de nombreux facteurs déclencheurs ».
Ce sondage a été réalisé auprès de 1 237 gestionnaires et experts du risque au sein d’Allianz et d’autres groupes internationaux dans 55 pays. Le cyber-risque figure à la 2ème place du top 10 des principaux risques des entreprises en France en 2017. À l’échelle mondiale, il arrive à la troisième position (30 % des réponses). « Cette tendance, analyse l’assureur européen, est notamment liée à l’essor de l’Internet des Objets et l’interconnexion croissante des machines, des entreprises et de leurs chaînes d’approvisionnement, qui peut facilement multiplier les pertes en cas d’incident ».
Les cyber-attaques, un risque croissant
Pour la quatrième année consécutive, les entreprises s’inquiètent donc davantage des incidents cybernétiques. La menace, souligne le groupe d’assurances, va désormais bien au-delà du piratage et de la violation de la vie privée et des données. Toutefois, à l’avenir, les nouvelles règles en matière de protection des données, estime Allianz, aggraveront les conséquences de ces intrusions pour les entreprises.
Du fait du nombre croissant de violations de données et de cyber-attaques qui ont fait les gros titres dans l’actualité récente – le 22 septembre 2016, le groupe américain Yahoo a annoncé le piratage de 500 millions de comptes utilisateurs ou encore les soupçons de piratage de l’élection présidentielle américaine par la Russie, il n’est pas surprenant selon l’assureur que les incidents cybernétiques continuent de grimper dans le baromètre des risques pour figurer parmi les principaux risques des entreprises depuis les 5 dernières années. En 2013, le cyber-risque était le 15ème risque le plus élevé, avec seulement 6 % des entreprises le citant parmi leurs trois principaux risques commerciaux. En 2014, le cyber-risque se hissait à la huitième place (12 % des réponses). En 2015, il a encore gravi les échelons pour occuper la 5ème place du baromètre, cité par 17 % des répondants. Dans le Baromètre des risques 2016 d’Allianz, les cyber-risques faisaient leur entrée sur le podium (28 % des réponses), arrivant sur la 3ème marche, figurant ainsi dans le Top 3 des facteurs de risques majeurs pour les entreprises à l’échelle mondiale.
Les évolutions et la volatilité des marchés représentent la 3ème source d’inquiétude des entreprises en France (26 % des sondés) et la 2ème à l’échelle mondiale (31 % des réponses). Ces risques constituent la première préoccupation pour les secteurs de l’aéronautique/de la défense, des services financiers, du secteur maritime et des transports, ainsi que pour l’ensemble de la région Afrique et Moyen-Orient. Les risques politiques (guerre, terrorisme) arrivent à la 5ème place en France (19 % des réponses en France) derrière le facteur incendie/explosion (21 %) et à la 8ème place dans le classement mondial.
« Partout dans le monde, les entreprises se préparent à vivre une année d’incertitude, a déclaré Chris Fischer Hirs, CEO d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), cité dans un communiqué d’Allianz. Elles redoutent l’évolution imprévisible de l’environnement réglementaire et géopolitique ainsi que des conditions de marché à l’échelle mondiale. Une multitude de nouvelles menaces vient s’ajouter aux risques perpétuels d’incendie et de catastrophes naturelles, nécessitant une refonte des outils de contrôle et de gestion des risques. »
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez le Baromètre des Risques 2017 d’Allianz (en anglais) en fichier PDF ci-dessous