Dans son dernier baromètre des risques pays de Coface, publié le 3 février, le Royaume-Uni et trois autres pays voient leur note de risque pays reclassée tandis celles du Bangladesh, du Botswana et des Maldives son déclassées.
« Into the wild ». Le sous-titre choisi par Coface pour la dernière édition de son baromètre des risques pays donne le ton. Réunis le 3 février pour sa présentation, les économistes de l’assureur-crédit insistent sur la période d’instabilité qui s’ouvre après l’annonce de la mise en place d’importants droits de douane par les États-Unis sur les importations canadiennes (25 %), mexicaines (25 %) et chinoises (surtaxe de 10 %), avant l’annonce d’une suspension d’un mois pour les deux premiers.
Reclassement du Royaume-Uni
« C’est difficile de raisonner quand on ne sait pas ce qui va se passer, quand il n’y a plus de règles si ce n’est la loi du plus fort », résume le chef économiste Jean-Christophe Caffet.
Pour l’heure, Coface a dégradé les notes de trois pays. « Le Bangladesh et les Maldives sont des économies très endettées et avec peu de réserves, tandis que le Botswana pâtit de la baisse du cours mondial du diamant, pilier de son économie », explique Bruno de Moura Fernandes, responsable de la recherche macroéconomique.
L’assureur-crédit a en revanche amélioré les notes du Luxembourg, où la crise immobilière se tasse, et du Guyana où la découverte et l’exploitation de pétrole permet au PIB de bondir de 40 % par an, ainsi que celle d’Oman.
Quant au Royaume-Uni, « le retour à une certaine stabilité politique et la baisse des défaillances d’entreprises » a permis une amélioration du risque, selon Jonathan Steenberg, responsable des pays nordiques.
Secteurs : la filière automobile prise en étau
Du côté des secteurs, l’évolution la plus flagrante concerne la filière automobile européenne marquée par un sévère ralentissement en 2024.
Baisse des ventes, recul de l’électrique, fermetures de sites de production notamment en France et en Allemagne… Le secteur se porte mal et 2025 risque de ne pas être mieux, la filière étant prise en étau entre la hausse des droits de douane promise par Donald Trump et la concurrence chinoise, même si la hausse des taxes européennes n’a pas été sans effet.
« Les ventes de voitures électriques chinoises en Europe ont baissé d’entre 3 et 4 % en novembre et décembre, soit après leur mise en place », souligne Simon Lacoume, économiste sectoriel notamment en charge de l’automobile. C’est tout un réseau d’entreprises, en particulier d’Europe de l’Est qui sont actuellement touchées de plein fouet par cette crise sectorielle.
Dans ce contexte, économistes et chefs d’entreprises attendent avec impatience les annonces de Washington sur les droits de douane qui frapperont les produits européens. Pour Marcos Carias, économiste Amérique du Nord de Coface « le meilleur espoir que l’on puisse avoir c’est que les États-Unis s’aperçoivent des conséquences négatives pour leur économie de ces taxes douanières ».
Sophie Creusillet
Cet article vous a intéressé ?
Mettez-vous en veille, recevez gratuitement la newsletter hebdomadaire du Moci, L’Info Export, diffusée chaque jeudi. Pour s’inscrire, cliquez ICI.