L’État mexicain a-t-il échoué à lutter contre la corruption ?, s’interroge l’assureur-crédit export Credendo (ex-Ducroire) dans sa dernière évaluation du risque du Mexique publiée le 26 février, alors que des faits graves se sont déroulés en septembre 2014 : enlèvement et meurtre de 43 étudiants dans l’État du Guerrero, au sud du pays, par la police locale. Ces événements ont mis en lumière les failles du gouvernement en matière de lutte contre la corruption et les cartels. Selon Credendo, les mesures annoncées par le président Enrique Peňa Nieto (abolition de la police municipale au profit de forces de l’ordre et intégration de membres d’un groupe d’auto-défense dans les unités de sécurité officielles) « ne vont pas porter leurs fruits sur le court terme » et même « sur le plus long terme, juge Credendo, l’impact reste très incertain ».
Une économie qui peine à redémarrer
L’image du président Enrique Peňa Nieto, au pouvoir depuis décembre 2012, a été écornée. Il a notamment été critiqué par l’opinion publique sur son silence au moment des faits.
Dans la sphère publique, il ressort que le président mexicain a échoué à mettre en œuvre ses promesses de campagne, à savoir réduire la corruption, augmenter la transparence et améliorer la justice. En effet, les cartels mexicains, qui contrôlent une grande partie du trafic de stupéfiants en Amérique du Sud vers les États-Unis, continuent à constituer un risque considérable pour la sécurité nationale.
À cela s’ajoute une économie qui peine à redémarrer. Après avoir vu la croissance de son produit intérieur brut (PIB) tomber à 1,4 % en 2013, après un score de 4 % en 2012, le Mexique a amorcé un léger redressement. Son PIB a ainsi augmenté de 2,1 % en 2014, grâce aux exportations de biens et au tourisme, qui ont profité de la reprise de l’économie aux États-Unis.
Commerce extérieur : une trop forte dépendance des États-Unis
L’économie du Mexique, et en particulier son commerce extérieur, dépend de la conjoncture aux États-Unis, surtout depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994. Près de 80 % du total de ses exportations partent à destination des États-Unis. Celles-ci sont constituées majoritairement de produits manufacturés. Les importations américaines depuis le Mexique représentent, elles, 12 % des importations totales des États-Unis, contre 23 % pour la Chine.
D’après les prévisions de Credendo, l’amorce de la reprise apparue cette année devrait favoriser l’emploi et la demande des ménages. Enfin, si des réformes structurelles sont mises en œuvre, la croissance du PIB devrait accélérer à 3,2 % en 2015 et 3,5 % en 2016, estime Credendo.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
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