Dix-huit ans après sa création en 2000, la formule V.I.E (volontariat international en entreprise) se dote d’un nouveau cap et d’une nouvelle identité visuelle dévoilée par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères (notre photo), le 2 juillet, lors d’une soirée sous les ors des salons du Quai d’Orsay. Avec l’objectif de porter à 15 000 – au lieu de 10 000 fin 2017- le nombre de volontaires en poste d’ici la fin du quinquennat.
Le dispositif public V.I.E géré par Business France permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, homme ou femme, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois. À fin avril 2018, d’après le dernier pointage disponible, 10 231 volontaires étaient en poste à l’étranger dans 129 pays pour le compte de 1 984 entreprises. « Je crois que on a là un très beau dispositif, qu’il faut donc le conforter, essayons de voir encore plus ambitieux », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne qui ouvrait la soirée devant des entreprises, des anciens V.I.E et des partenaires (régions, CCI, CCE), mobilisés ensemble autour de cette solution de recrutement pour accompagner les entreprises à l’export.
Objectif : 15 000 V.I.E en 2022
Le secrétaire d’État en charge du Commerce extérieur a proposé qu’après le premier cap historique des 10 000 volontaires franchi en décembre 2017, « le prochain objectif » soit d’atteindre la barre des 15 000 V.I.E à la fin du quinquennat. Un chiffre peut-être « optimiste », a admis Jean-Baptiste Lemoyne, mais « volontariste » car pour « le bien de notre économie nationale », a-t-il précisé. Un défi certes ambitieux mais qui se veut à la hauteur de l’objectif fixé par le gouvernement en matière de commerce extérieur à savoir, comme l’a rappelé le secrétaire d’État, passer « de 130 000 à 200 000 entreprises exportatrices » d’ici 2022, soit quasiment le double. « L’effort de guerre, a fait savoir Jean-Baptiste Lemoyne, passe par les V.I.E ».
Business France, comme l’a indiqué son directeur général Christophe Lecourtier, va « donner des ambitions renouvelées » au dispositif créé par son ancêtre Ubifrance. Mais avant d’atteindre les 15 000 volontaires en mission à l’étranger, chiffre avancé par le secrétaire d’État, l’agence publique au service de l’internationalisation de l’économie française s’est déjà assignée l’objectif de passer le cap des 12 000 volontaires « dans les toutes prochaines années », a renseigné Christophe Lecourtier. « On va le faire par étape, le plus vite possible, comme le Tour de France », a-t-il confié. « Dès qu’on aura le cap des 12 000, a-t-il poursuivi, on va accélérer vers le cap des 15 000 ».
Pour parvenir à cette mission que lui confie le gouvernement, l’agence publique qui porte le programme V.I.E s’est fixée des priorités d’actions : cibler les grands groupes qui sont minoritaires dans le recours à la formule V.I.E utilisée majoritairement, à 80 %, par des PME et ETI ; convaincre les candidats au V.I.E d’aller en Afrique, marché plébiscité par seulement 6 % des quelque 10 000 volontaires actuellement en poste dans le monde pour effectuer leur mission professionnelle, contre 52 % pour l’Europe ou encore 17 % pour l’Amérique du Nord. « L’Afrique, c’est le continent le plus jeune […] c’est là où il faut être », a assuré le directeur général de l’agence publique. Enfin, l’autre chantier sera d’élargir l’accès au programme V.I.E au plus grand nombre. « Nous devons, aujourd’hui, montrer que cette formule s’adresse aussi aux jeunes issus de la diversité », a conclu le directeur général.
Pour mettre en œuvre ces champs d’action, Business France a décidé de renforcer en interne les équipes dédiées au programme instauré par la loi du 14 mars 2000. « Dans les mois et les années à venir, a annoncé Christophe Lecourtier, je peux vous dire que la direction du V.I.E sera significativement renforcée ». Le deuxième chantier consistera pour l’agence nationale à poursuivre en interne sa digitalisation, pour alléger encore les process de suivi et de gestion du V.I.E.
V.I.E, V.I.A, Civiweb et le Club V.I.E réunis sous une charte graphique commune
La nouvelle identité visuelle du V.I.E a été dévoilée lors de cette soirée. « Ce nouveau logo, a déclaré Christophe Lecourtier, c’est un logo plus moderne, ce sont de nouvelles couleurs, bleu et rouge, pour affirmer là encore notre étendard à l’international ». Autre nouveauté, l’identité visuelle est déclinée pour couvrir le V.I.E mais également le V.I.A (volontariat international en administration), la plateforme d’offres de missions Civiweb ainsi que le Club V.I.E, l’association des anciens volontaires qui regroupe les V.I.E, les V.I.A, les CSNE (coopérant du service national en entreprise) et VSNE (volontaire au service national en entreprise). « C’était très important que l’on puisse aligner sur une même charte graphique la cohérence de l’ensemble de ces marques », a renseigné Christophe Lecourtier. Outre une nouvelle identité visuelle, le dispositif se dote d’une charte. « Ce projet là, il faut qu’il ait aussi sa charte et c’est la raison pour laquelle nous avons proposé une ‘charte du V.I.E’ qui rappellera les engagements, les principes, les valeurs du V.I.E », a conclu le dirigeant.
Venice Affre
Pour prolonger :
– Ressources humaines / Export : Business France se rapproche de l’objectif de 10 000 V.I.E fin 2017
– Réseau / International : ce qu’il faut savoir des six lauréats des premiers trophées du Club V.I.E