En matière de retards de paiement, la France a rejoint la moyenne de l’Europe occidentale avec 30 % des créances B2B en retard de paiement, selon le 12ème baromètre
Atradius des pratiques de paiement (voir fichier PDF).
Réalisé auprès d’un panel de 2 943 entreprises réparties dans 14 pays* d’Europe occidentale, l’enquête d’Atradius sur le comportement de paiement des entreprises montre que le délai de paiement moyen des clients B2B donné par les sondés français est
de 34,3 jours à partir de la date de facturation, un chiffre cohérent
avec la moyenne pour l’Europe occidentale (33,7 jours). Ce délai de paiement moyen B2B en France, note le
baromètre, n’a pas
véritablement changé par rapport à l’année 2012 lorsqu’il était de 35 jours.
Sur les 12 derniers mois, avec plus de 90 jours de
retard par rapport au délai contractuel, les défauts de paiement en Europe occidentale ont atteint 5 % du montant
total des créances B2B.
Environ 30 % des montants facturés en Europe occidentale lors de transaction domestique et à l’export demeurent impayés à l’échéance, signale le baromètre. Sans grande surprise, l’Italie arrive en tête des pays où les retards de paiement des clients B2B domestiques sont les plus fréquents. Les retards de paiement sont toujours une institution dans la péninsule. Les moyennes des taux de défaut de paiement y sont les plus élevées
pour les clients B2B domestiques elles représentent 7,6 % du montant total des
créances B2B domestiques et pour les clients B2B à l’export en Suisse 7
%.
En France, souligne le baromètre, la situation se dégrade avec des délais de paiement B2B qui
se sont allongés d’environ 7 jours sur les 12 derniers mois et une
augmentation de plus de 14 % des retards de paiement domestiques.
En moyenne, 30 % du montant des factures B2B domestiques et à l’export en France sont impayés à la date d’échéance. Parallèlement, les moyennes pour l’Europe occidentale sont de 30,1 % au niveau domestique et 28,8 % à l’export.
« Le climat de paiement en France s’est sensiblement détérioré et figure maintenant parmi les plus mauvais en Europe de l’Ouest. Les résultats du baromètre des pratiques de paiement confirment cette dégradation […] », a déclaré Yves Poinsot, directeur général Atradius France.
Le manque de trésorerie pointé du doigt
Les entreprises interrogées citent la trésorerie comme principal motif de retards de paiement par les clients B2B en 2013. Le manque de trésorerie est la principale cause des retards de paiement aussi bien en Europe occidentale qu’en France. 62,3 % des entreprises interrogées l’ont indiquée comme étant la principale raison des retards de paiement domestiques et 45,9 % pour les retards de paiement à l’export. Dans l’Hexagone, ce motif est invoqué par 56,5 % des entreprises sondées pour les créances domestiques et 44 % pour les créances à l’export.
Les retards de paiement des clients B2B à l’export sont également souvent imputables à la complexité de la procédure de paiement, estiment 32,1 % des entreprises françaises interrogées et aux manquements du système bancaire pour 30,5 % des sondés français.
En France, le secteur des services financiers a été le plus touché par
des retards de paiement dus à des problèmes de trésorerie des clients
B2B domestiques selon 61,5 % des sondés, et des clients B2B étrangers pour 54,5 % de ces mêmes sondés.
Le secteur français de la vente a
accordé les délais de paiement les plus longs
Le secteur français des ventes en gros/ventes au détail/distribution a accordé les délais de paiement contractuels les plus longs (36,1 jours en moyenne). Dans les autres secteurs, les délais de paiement moyens varient de 34,7 jours pour le secteur manufacturier à 28,4 jours pour le secteur des services financiers.
Autre observation, les grandes entreprises françaises ont accordé les délais de paiement les plus longs en B2B, avec en moyenne 40 jours à partir de la date de facturation. Les délais les plus courts sont accordés par les micro-entreprises (33,6 jours en moyenne).
En moyenne, 6 % des créances B2B domestiques n’ont pas pu être récupérées par les sondés en France contre une moyenne de 5 % pour l’Europe occidentale. Près de 70 % des sondés invoquent comme principale raison la faillite du client ou la cessation des activités. Pour près de 40 % des interrogés, la raison en était l’échec des actions de recouvrement.
Le secteur manufacturier et celui des services financiers en France enregistrent le pourcentage le plus élevé de créances B2B irrécouvrables domestiques et à l’export (7 % en moyenne). Par taille, les entreprises moyennes françaises enregistrent le plus gros pourcentage de créances B2B domestiques irrécouvrables (6,4 %) tandis que les micro-entreprises affichent le plus important pourcentage des créances à l’export irrécouvrables (8,7 %).
De manière globale, Atradius ne peut que rappeler que pour les entreprises exportatrices d’Europe occidentale, il est essentiel d’avoir une bonne
connaissance des pratiques de paiement des clients potentiels pour éviter les graves problèmes de trésorerie. Les grandes entreprises sont
particulièrement touchées par les retards de paiement et les impayés en
raison du volume de leurs transactions internationales. Les plus
petites entreprises, lorsqu’elles se
lancent à l’export, apprennent souvent à leurs dépens qu’elles ont mal évalué les pratiques de paiement de
leurs partenaires commerciaux internationaux, avertit Atradius.
Venice Affre
*Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Espagne, Suède, Suisse, Pays-Bas
et Turquie.
Pour en savoir plus :
– Consultez le baromètre Atradius sur les pratiques de paiement ci-dessous en PDF
Moci pratique :
– Consultez L’Atlas Moci des Risques Pays – Edition 2012, la cinquième édition est à paraître le 13 juin 2013.
Dans cet Atlas se trouvent les indications des moyens de paiement pour 104 Etats.