La dernière étude d’Altares sur l’évolution des retards de paiement en Europe, qui couvre le quatrième trimestre 2012, montre une situation qui, sans s’aggraver outre mesure, reste préoccupante dans certains pays où la crise frappe le plus durement, notamment au sud de l’Europe.
Depuis 24 mois, « les comportements de paiement des entreprises européennes peinent à s’améliorer » relève ainsi l’étude conduite par Thierry Millon, responsable des analyses de la société Altares, le retard de paiement moyen s’étant établi à 13,6 jours à fin décembre 2012, contre 13,3 jours fin décembre 2011. Il semble donc se stabiliser autour de 13,5 jours.
La majorité des entreprises européennes payent avec retard
Selon l’étude, la majorité des entreprises européennes – soit 57,6 % – « payent leurs fournisseurs en retard », les pourcentages variant du meilleur – 21 à 22 % des entreprises seulement payent avec retard en Allemagne- au pire -82,4 % pour le Portugal-. Cependant, note Alatres, « la situation s’améliore sur un an » :42,4 % des entreprises européennes respectent, fin 2012, les dates d’échéancede règlement de leurs factures (dont 31,5 % en France). « C’est mieux qu’il y a trois mois (41,7 %) et qu’il y a un an (40,8 %) », souligne l’étude.
Néanmoins, celles qui payent avec de très gros retard (plus de 30 jours) sont toujours aussi nombreuses (8,9 %). Le sud de l’Europe pèse sur cette moyenne : en Espagne et en Italie, où les délais de règlement contractuels sont déjà très longs -100 jours et plus-, 14 % des entreprises payent avec des retards supérieurs à 30 jours ; au Portugal, cette proportion atteint 24 %, son plus haut depuis 8 ans !
Des divergences de tendances par pays
Par pays, on distingue des tendances divergentes, les retards ayant des tendances à se creuser là où la crise est la plus fortement ressentie.
– Les pays où les retards s’aggravent :
–Italie : les retards de paiement remontent vers des niveaux de crise avec 17,9 jours fin 2012.
– Portugal : le pourcentage des entreprises qui payent sans délai est tombé de 19,5 % fin 2011 à 17,6 % fin 2012. Fin décembre, le retard moyen atteignait 30,5 jours (27,1 jours fin 2011)
– France : la proportion des entreprises payant sans retard est passée de 32,3 % à 31,5 % entre décembre 2011 et décembre 2012 tandis que celles affichant un retard de plus de 30 jours sont passées de 5,4 % à 5,6 %. Le retard moyen s’établit à 12,1 jours.
Les pays où les retards se réduisent :
– Espagne : des signes de redressement avec des retards de paiement ramenés sous 20 jours ; ils restent cependant, avec une moyenne de 19,5 jours, encore 5 jours au-dessus des valeurs d’avant crise.
–Grande-Bretagne: en redressement net avec des retards de paiement qui se réduisent à 15,1 jours (3 jours en-dessous des valeurs de crise) fin 2012 et 30,2 % des entreprises britanniques qui respectent les échéances contractuelles ( 9,4 % reportent encore les règlements fournisseurs de plus de 30 jours).
–Belgique : stabilité avec un retard moyen de 11 jours et 44,9 % des entreprises belges qui payent leurs fournisseurs sans retard, 3 % de plus sur un an.
– Irlande : la proportion des entreprises payant sans retard a augmenté de 25 % à 26,4 % entre fin 2011 et fin 2012. Le retard moyen diminue sans cesse et s’établissait à 16,6 jours fin 2012 (18,2 jours fin 2011).
– Pays-Bas : 50,4 % des entreprises respectent les dates d’échéance et; le retard moyen de règlement se stabilise à un niveau bas de 8,5 jours.
– Allemagne : elle reste le meilleur élève avec 78,8 % de ses entreprises qui respectent les délais de paiement, voire anticipent les dates de règlement, et un retard de paiement moyen d’à peine 6 jours fin décembre 2012, en amélioration (6,4 jours fin décembre 2011).
Au total, là où la tendance est à l’aggravation des retards de paiement, les entreprises exportatrices doivent rester vigilantes sur le suivi de leurs encaissements et de leur recouvrement.
CG