Même si le traitement des navires a repris provisoirement ce dimanche 20 avril, le mouvement de contestation des portiqueurs et grutiers des ports autonomes français (Marseille, Le Havre, Rouen, Dunkerque…) contre la réforme que prépare le gouvernement se poursuit.
Un nouvel appel à la grève a été lancé pour mercredi prochain 23 avril, date à laquelle le Conseil des ministres se penchera sur le projet de loi de Dominique Bussereau.
Le texte du secrétaire d´Etat aux Transports prévoit le passage de la totalité des activités de manutention portuaire sous contrôle d´entreprises privées. Après la réforme du statut des dockers (manutention au sol) en 1992, portiqueurs et grutiers sont les principaux concernés par ce nouveau volet.
L´objectif du plan de modernisation est de restaurer la compétitivité des ports français face à leurs concurrents européens comme Anvers, Rotterdam ou Hambourg. En effet, la part de marché des ports français dans le trafic européen de conteneurs est passée de 11,6% en 1989 à 6,2% en 2006.
D´après la revue 2007 du transport maritime de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), aucun port français ne figure parmi les vingt premiers terminaux mondiaux en terme de nombre de conteneurs traités.
Marseille en tête
Le mouvement de contestation a commencé jeudi dernier 17 avril. Il a touché tous les ports de l´hexagone, à commencer par Marseille où les syndicalistes paraissent très déterminés. « Nous entrons en résistance, nous allons mener toutes formes d’actions nécessaires », a déclaré samedi 18 avril, à l´AFP, Pascal Galeoté, secrétaire général des marins CGT du port autonome de Marseille. En mars 2007, cette plateforme avait été bloquée par des grèves pour des motifs similaires pendant 18 jours.
D´après Philippe Bonnevie, secrétaire général délégué de l´Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) , ces grèves n´ont qu´« un impact sur le traitement des navires qui ne se sont pas détournés » car « la première conséquence de ces mouvements, c´est que les armateurs et les chargeurs évitent les ports français » regrette-t-il.
Marine Aubonnet