Avec 235 000 demandes de dépôts, soit 11 % de plus
qu’en 2009, l’Office européen des brevets (OEB) a enregistré en 2010 un record
depuis sa création, en 1977. Une forte hausse principalement due au retour des
entreprises japonaises et américaines à leur niveau d’avant-crise. Ainsi qu’à
l’appétit grandissant des entreprises asiatiques pour les brevets européens.
« Les chiffres
sont clairs : la crise est derrière nous », a lancé Benoît
Bastelli, le président de l’OEB, lors de la présentation du bilan 2010 de
l’Office, le 13 avril. Après deux années moroses, les entreprises du monde
entier retrouvent le chemin menant aux brevets européens. En particulier celles
des deux géants de l’innovation que sont les Etats-Unis (61 000 dépôts en
2010, + 12 %) et le Japon (42 000 brevets, + 18 %). Ces deux pays
représentent 44 % du total des dépôts.
En revanche, les Etats membres de l’OEB (les 27 pays de
l’Union, plus 11 pays européens), ont vu leur part du nombre total de dépôts
baisser en 2010 (- 2 %, à 39 %). Les entreprises européennes tiennent cependant
la tête du classement des plus gros demandeurs de brevets (Siemens,
Philips et BASF) et l’Allemagne monopolise à elle seule 14 % des demandes. En
outre, des pays qui ne sont pas des habitués du dépôt de brevets ont connu des
hausses spectaculaires en 2010. C’est le cas de la Pologne (+ 22 %), de la
Slovaquie (+ 23 %) et de l’Estonie (+ 30 %).
Mais la croissance la plus fulgurante vient d’Asie. Entre
2009 et 2010, les dépôts en provenance de Chine ont littéralement explosé, de
54 %, plaçant pour la première fois, avec 12 698 dépôts, ce pays devant la Corée (12 342). Huawei, le vaisseau amiral des TIC
chinoises, à déposé à lui seul 730 brevets. Soit plus que Canon, Fujifilm,
Toshiba ou Nokia. L’image d’atelier du monde à bas coût et de championne de la copie de la Chine prend un petit coup de vieux.
Sophie Creusillet