Le président Hollande s’est rendu
pour la première fois au Qatar les 22 et 23 juin dans le cadre d’une visite à la fois très politique et très économique. Paris ne peut pas ignorer un
pays qui a investi 12 milliards d’euros dans l’Hexagone. Petit par ses
dimensions, cet État du Golfe est un géant gazier qui promet d’injecter 10
milliards supplémentaires dans le tissu économique français. Un dispositif de
300 millions au profit des PME tricolores, géré par la Caisse de Dépôts, a déjà
été annoncé.
Le Qatar ne peut d’autant pas
être ignoré qu’il est parvenu à convaincre la Fédération internationale du
football (Fifa) de lui confier l’organisation de la Coupe du monde 2022. Un
évènement que Doha prépare avec application, comme le montre le contrat accordé
début juin à Alstom, portant sur la conception et la construction d’une partie
de la ligne rouge du métro de la capitale. Soit une affaire de 1,5 milliard d’euros
remporté dans le cadre du programme
national de développement des infrastructures ferroviaires, qui comprend
notamment la réalisation de quatre lignes de métro à Doha. Alstom est aussi
bien placé pour remporter le contrat du tramway de la ville nouvelle de Lusail.
François Hollande a fait le
déplacement avec cinq ministres et 46 dirigeants d’entreprises. Dans le futur, Paris espère bien que des achats d’armement reviendront à l’avionneur Dassault, à l’équipementier Thalès ou au
constructeur naval DCNS. En fait, les opportunités sont multiples. La France
est le quatrième partenaire économique européen du Qatar, derrière le Royaume-Uni,
l’Allemagne et l’Italie.
Du voyage présidentiel, la
ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, avait déjà annoncé, lors d’un précédent voyage au Qatar, en mars dernier, toute une série de
priorités, comme l’énergie, l’immobilier, le développement urbain et les
transports, quelque 150
milliards d’euros étant prévus alors pour préparer la tenue des 45 à 50
manifestations sportives internationales prévues dans le cadre de la coupe de
football.
Sur le chemin du retour à Paris,
le chef de l’État français a fait escale à Amman. Une étape visant surtout à
apporter une aide financière à la Jordanie débordée par l’afflux des réfugiés
syriens et un appui politique. « Pour autant, l’économie ne pouvait pas
être absente dans un pays où la France est le premier investisseur des nations
de l’Occident. Avec des investissements de 1,3 milliard d’euros, elle se situe derrière
l’Arabie saoudite et le Koweït », confiait à moci.com Ibrahim Kattan, directeur exécutif de
la Chambre de Commerce et d’Industrie française en Jordanie (Cafraj), la
première compagnie consulaire à avoir obtenu en 2012 de la part d’Ubifrance une
délégation de service public (DSP) pour l’accompagnement des entreprises
françaises.
Parmi les grandes entreprises
implantées, figurent Lafarge, Total et Orange. Mais aussi Areva, qui, un temps
sorti du marché, est revenu, le 17 avril 2013, avec un contrat de fourniture d’éléments de combustible pour
construire un réacteur nucléaire jordanien. La livraison au consortium coréen
Kaeri devra être effectuée début 2015.
François Pargny