Après la Russie il y a deux ans, le Royaume-Uni est le pays partenaire de la biennale des équipements de protection personnelle, de la sécurité dans l’entreprise et de la santé au travail, A + A, qui se tiendra cette année à Düsseldorf, du 17 au 20 octobre. Quelque 80 exposants britanniques seront présents, chiffre équivalent à celui des Français, sur un total de 1 900 participants de 55 pays. « Le marché de la Grande-Bretagne est très dynamique, notamment en ce qui concerne les équipements de protection personnelle », a justifié Joachim Schäfer, gérant de Messe Düsseldorf, lors de la présentation de l’édition 2017 du salon leader mondial sur son secteur, qui avait attiré plus de 65 240 visiteurs, dont 30 % originaires de 86 pays en 2015.
D’après une étude présentée en 2015 par l’Institut Macrom, les équipements de protection personnelle représentent un marché juteux, de l’ordre de 18 milliards d’euros en 2014, dont 5,8 milliards pour l’Union européenne/UE (1,8 milliard pour la seule Allemagne). D’où l’importance que revêt pour Klaus Bornack, président du salon, la décision des Britanniques de sortir de l’UE. « Bien sûr, le Royaume-Uni avait été choisi comme pays invité d’honneur de A + A avant le Brexit et ce partenariat me paraît encore aujourd’hui plus important et nous allons continuer à coopérer », a lâché ce responsable, également chef du groupe éponyme de systèmes de protection de câble, qui ne veut pas croire à un isolement de cette nation européenne dans le futur.
L’axe fort du bien-être des salariés
La protection personnelle est le secteur phare de A + A, mais « la sécurité est aussi un marché en croissance », a insisté Klaus Bornack, qui a, néanmoins, rappelé qu’avec l’ordonnance qui a remplacé la directive européenne et donc avait force de loi, « la règlementation était de plus en plus contraignante ». Il y a ainsi la protection contre la chaleur, le froid et les décharges électriques, la protection des pieds, avec des chaussures de sécurité, et des mains, avec des gants, et tous les produits liés à la santé et la sauvegarde de la vie (masques, protections de la tête…).
« Le bien être des salariés est devenu un axe fort. En Allemagne, on parle de plus en plus de burn out, on essaie de trouver des solutions, tout en sachant que détecter des fractures psychologiques, ce qui engendre des arrêts de travail, est beaucoup plus difficile à détecter qu’une maladie physique », a exposé Joachim Schäfer.
Un congrès pendant la biennale et quelque 300 présentations vont permettre aux professionnels du monde entier d’être mieux informés sur les grandes tendances du moment, comme le vieillissement de la population ou la digitalisation. « Après l’automatisation, nous avons la numérisation qui simplifie en mettant en réseau les différents éléments de la production et processus de travail, ce qui rend plus flexible et permet de donner plus de rationalité à la fabrication », selon le gérant de Messe Düsseldorf, qui a ajouté que l’automatisation et la numérisation devaient être utilisées pour « rendre les conditions de travail plus humaines ». Une évolution que les visiteurs français pourront découvrir dans quelques mois. Lors de la biennale 2015, 1 000 professionnels français ont fréquenté les allées de A + A.
François Pargny