En 2018, les entreprises et inventeurs dans le monde ont continué à déposer un grand nombre de demandes de brevets auprès de l’Office européen des brevets (OEB). Ainsi, le nombre de demandes de brevets reçues par l’OEB a augmenté de 4,6 % par rapport à 2017 s’établissant à 174 317, « un nouveau record », s’est félicité l’institution publique européenne dans un communiqué, publié ce 12 mars, dévoilant son bilan 2018.
Au total, l’office présidé par l’Espagnol António Campinos, a délivré 127 625 brevets européens l’an dernier, soit une amélioration « notable » de 21 % (après +10,1 % en 2017 par rapport à 2016).
La France se classe au deuxième rang en Europe
Avec 10 317 demandes de brevets européens déposées l’an dernier auprès de l’OEB, dont le siège est basé à Munich (notre photo), la France conserve sa place de deuxième pays demandeur en Europe après l’Allemagne, qui conserve la première place au niveau européen avec 26 734 demandes (+ 4,7 %).
Au niveau européen, suivent dans le Top 5 des plus grands déposants, la Suisse avec 7 927 dépôts, les Pays-Bas (7 140) et le Royaume-Uni (5 736).
Au niveau mondial, les États-Unis occupent toujours la première position avec 43 612 demandes soit 25 % de l’ensemble des demandes reçues par l’OEB, devant l’Allemagne (26 734 demandes), le Japon (22 615), la France (10 317) et la Chine (9 401).
À noter que le nombre de demandes faites par les entreprises et les inventeurs en France a accusé un léger repli par rapport à 2017 (-2,8 %). Cette baisse s’explique notamment par la vente en 2018 des activités de brevets et de licences de la société française Technicolor – troisième plus gros déposant français en 2017 – à la société américaine InterDigital, experte dans la R&D pour la technologie mobile. Les demandes de brevets de Technicolor sont donc désormais enregistrées comme étant d’origine américaine.
La France dynamique dans les transports, la pharmacie et l’optique
Les transports sont le secteur le plus actif en matière de demandes de brevets en France. En 2018, l’Hexagone a ainsi déposé 1 070 demandes de brevets européens dans ce domaine, soit 2,6 % de plus que l’année précédente. Les champions français se distinguent également à l’échelle mondiale : à elle seule, la France représente 12 % des demandes déposées à l’OEB dans les transports. Dans ce secteur, trois entreprises tricolores figurent dans le Top 10 mondial : l’équipementier Valeo (4ème déposant mondial de brevets), le groupe PSA (6ème) et Michelin (7ème).
La France est également dynamique s’agissant des dépôts de brevets dans le domaine de la santé. En l’occurrence, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est le premier demandeur de brevets à l’OEB, au niveau mondial, dans la catégorie produits pharmaceutiques. Autre champion français, Sanofi, qui se classe à la 10ème place mondiale du classement de l’OEB dans cette catégorie.
C’est dans le secteur de l’optique que la France a enregistré la plus forte progression (285 demandes, +22 %). Un secteur dont la croissance est portée en particulier par le spécialiste des verres correcteurs, Essilor International, 11ème entreprise française (14ème en 2017) dans le classement de l’OEB des entreprises ayant déposé le plus de demandes de brevets auprès de l’OEB.
Siemens, premier déposant mondial devant Huawei
Par demandeur, au niveau mondial, avec 2 493 demandes, le géant allemand Siemens a été en 2018 le premier demandeur de brevets auprès de l’OEB –une position que l’entreprise n’avait plus occupée depuis 2011–, détrônant le géant chinois des téléphones mobiles et smartphones Huawei qui occupe désormais la deuxième place. Suivent dans le Top 5 les Coréens Samsung et LG et le groupe industriel américain United Technologies.
« Les résultats de cette année sont particulièrement positifs pour l’économie européenne : les demandes de brevets ne cessent de croître, ce qui signifie que les inventeurs et les entreprises considèrent l’Europe comme un marché technologique attractif et stimulant pour innover et investir », a déclaré António Campinos, cité dans le communiqué. « C’est pour cette raison, a-t-il complété, que l’Europe a besoin d’un système de brevets compétitif et performant. D’autant plus que dans l’UE, les industries qui ont recours de manière intensive à la propriété intellectuelle représentent environ 38 % des emplois, 42 % du PIB et 90 % du commerce extérieur ».
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez le rapport annuel 2018 de l’OEB : https://www.epo.org/about-us/annual-reports-statistics/annual-report/2018.html