« L’exportation est notre première source de croissance devant Internet », a souligné François-Marie Grau, délégué général de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, à l’occasion de la conférence de presse, le 22 septembre à Paris, portant sur le bilan de la filière au premier semestre de cette année.
Alors que les ventes en France ont reculé de 0,5 % à 5,053 milliards d’euros par rapport à la période correspondante de 2014, les livraisons hors de l’Hexagone ont progressé de 3,8 % à 1,5 milliard, « ce qui est la sixième année de hausse consécutive », s’est encore félicité le dirigeant de la fédération. L’ensemble Hong Kong (109 millions de ventes françaises) + Chine (68 millions) arrive en tête des clients devant l’Italie (137 millions). Traditionnellement, c’est le haut de gamme, les marques, la mode et la création françaises qui intéressent le monde chinois. D’ailleurs, les concurrents n’y sont pas les producteurs à bas prix, mais les Italiens.
Une délégation d’entreprises en Chine en octobre
Pour autant, « il y a une montée de la classe moyenne en Chine et nous avons bon espoir de livrer de plus en plus de moyen de gamme », indiquait au Moci Daniel Wertel, le président de la fédération, qui prépare ainsi une mission dans ce pays, après la tenue du salon Chic à Shanghai, du 13 au 15 octobre.
A l’import, on retrouve les mêmes acteurs, la Chine comme fournisseur de la France, avec des importations tricolores de l’ordre 854 millions d’euros représentant une part de marché (PDM) 33,6 %, devançant largement l’Italie, avec 222 millions et une PDM de 8,8 %. Toutefois, « nous diversifions de plus en plus nos approvisionnements », a pointé François-Marie Gruau. Les achats de la France au Bangladesh et au Vietnam ont ainsi bondi respectivement de 28,8 % et 29,7 %. Le Vietnam, en particulier, bénéficie de délocalisations en provenance de Chine. L’Hexagone a aussi développé son sourcing en provenance du Cambodge, d’Indonésie et d’Inde. Des variations qui se font au détriment des pays du Maghreb (Maroc, Tunisie), dont la part de marché se réduit.
Les exportations françaises en Italie ont été, comme en Chine, très dynamiques (+ 12 %), alors qu’elles ont légèrement régressé avec l’Allemagne (- 0,7 %), son troisième débouché extérieur avec 130,5 millions d’euros. Parmi les nations où elles ont progressé, le Royaume-Uni (+ 9,8 %), cinquième marché étranger, avec 123 millions d’euros, après les États-Unis, avec 128 millions. Au sixième rang, se trouve l’Espagne, avec 116 millions, grâce à une poussée de 4,8 %.
Une mission de prospection en Corée du Sud en janvier 2016
Au grand export, à noter également le bond réalisé en Corée du Sud (+ 41,9 %), ce qui incite aujourd’hui la fédération à y préparer une mission de prospection des réseaux de distribution en janvier prochain. Si, dans le Top 15 des clients, l’Arabie Saoudite est entrée, la Russie en est sorti et le Japon enregistre aussi une baisse substantielle des ventes tricolores (- 32 %), ce qui s’explique, selon François-Marie Grau, « par l’introduction de la TVA que les consommateurs avaient largement anticipé par des achats massifs au préalable ».
En Russie, la chute a été également notable : – 29,7 %. « L’euro s’est apprécié de 34,5 % par rapport au rouble, la croissance économique n’est pas là, les cours de pétrole s’effondrent », détaille le délégué général de la fédération française du prêt-à-porter féminin. Selon Daniel Wertel, « pendant le dernier salon de la mode CPM à Moscou, les Français n’ont pas hésité à accorder des rabais à leurs clients habituels qui ont commandé en attendant que la situation économique et politique s’améliore ».
François Pargny