4 milliards d’euros : tel est le coût estimé des dégâts économiques consécutifs aux attentats de Bruxelles pour la Belgique, soit 0,1 % du PIB du Royaume. « Si la menace terroriste persiste ou que d’autres attentats sont commis, ce chiffre pourrait encore augmenter », affirme l’économiste en chef d’ING Peter Vanden Houte cité dans le quotidien flamand le Het Nieuwsblad. Et dans ce montant, les réparations proprement dites ne compteraient que pour une petite partie. Les baisses de fréquentation des cafés, restaurants et magasins, au cours de ces prochains jours, viendra aussi alourdir la facture.
Cette chute d’activité pourrait durer. Les problèmes de mobilité occasionnés par les nouvelles mesures de sécurité risquent en effet de ralentir les travailleurs et les entreprises dans la capitale de l’Europe. La protection de l’espace public, l’arsenal anti-terroriste viendront aussi grever le budget de l’Etat. Les Belges prennent comme référence la France, confrontée aux mêmex menacex, et qui a consacré 600 millions d’euros supplémentaires pour financer ces diverses mesures. Les secteurs du tourisme et de la restauration craignent eux aussi de faire les frais d’une baisse des fréquentations. D’autant plus que ces attentats sont intervenus juste avant le week end de Pâques, « une période où les restaurants, les bars et les cafés sont en pic d’activité», souligne l’institut de recherche IHS.
Le « lockdown » de Bruxelles en novembre dernier après les attentats de Paris, lorsque les autorités avaient décidé de maintenir pendant six jours le niveau d’alerte à 4, son seuil maximum, aurait coûté 350 millions d’euros à la Région capitale belge, selon des estimations réalisées par la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Les transports publics, les écoles et certains commerces étaient alors restés fermés. Une série d’évènements avaient également dû être annulés et les touristes avaient déserté Bruxelles. Or ce secteur, également important dans des villes comme Bruges, Gand ou Anvers, représente pas moins de 5 % du PIB belge.
« Les attentats de Paris du 13 novembre auraient coûté deux milliards d’euros de manque à gagner pour l’économie française. Si on fait un calcul approximatif, on se rend compte que ça représente 0,1% du PIB. Il est probable que ça soit la même chose chez nous », pronostique Bruno Wattenbergh, chroniqueur économique pour la chaîne privée francophone RTL-TVI. Kris Peeters, le ministre de l’Emploi et de l’économie, a annoncé dans un communiqué qu’il donnait la possibilité aux entreprises subissant les conséquences directes des attentats « d’invoquer le chômage temporaire pour force majeure ». Dans un tweet il précise que l’aide aux victimes restait évidemment la priorité numéro un, mais que le gouvernement tenait à limiter au maximum l’impact économique de ce mardi noir pour le Royaume.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles