Créée et implantée à Marseille en 1979, la société Politext (2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) est spécialisée dans la fabrication et la diffusion de vêtements de sport et plus particulièrement de combinaisons sportives destinées aux cyclistes, marathoniens et à l’athlétisme.
Pour ces produits techniques, l’entreprise avait coutume de sous-traiter le façonnage et l’assemblage des tissus en France et en Italie. Dans les années 1990, avec la concurrence mais aussi les demandes insistantes de baisse des prix des grandes enseignes de sport (Décathlon, Go Sport, Intersport), Michel Poli décide de trouver des gains de productivité et songe à créer sa propre unité de confection en Tunisie.
De l’autre côté de la belle bleue, une entreprise, la société International Sport Sun, voit le jour à Sfax. En 2001, après un investissement de 800 000 euros, rebelote avec l’inauguration d’une seconde unité de production à Sousse, baptisée Mpc2. Réalisée avec un partenaire local, Ayed Ben Amara, elle bénéficie du statut de société offshore (100 % exportatrice). Le partenaire tunisien réalise la confection du vêtement finale dans ses propres ateliers. Les produits sont des vêtements personnalisés aux couleurs de collectivités ou de clubs sportifs. Un travail artisanal de 50 à quelques milliers de pièces. Au-delà, les clients se tourneraient vers l’Asie, plus compétitive.
Ayed Ben Amara n’était pas un inconnu pour Michel Poli. Il possédait en effet un atelier de confection à Marseille avant de revenir dans son pays natal. « Nous sommes liés dans cette aventure et le fait de bien se connaître avant a tout facilité », affirme le P-dg français. « Pour les entreprises qui veulent aborder un marché, le compagnonnage industriel est très intéressant. Nous avons monté des ateliers communs de fabrication capables de gérer notre technicité spécifique. C’est une bonne méthode », complète-t-il.
Toute la fabrication est délocalisée sans incidence sur les effectifs locaux (20 salariés) et les deux unités de production emploient 80 personnes. Le partenariat marche si bien – l’exportation représente désormais 20 % du chiffre d’affaires de Politext – que les deux compères songent désormais à créer une troisième usine d’ici deux ans, toujours en Tunisie.
F. D.