Information et sécurisation des marchés des entreprises, tels sont les axes du plan de soutien Team France Export, le volet accompagnement à l’international du nouveau plan de soutien national à l’export rendu public le 31 mars par Bercy et le Quai d’Orsay et visant à répondre aux besoins des exportateurs en période de crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19. Les dirigeants de Business France, l’agence publique d’accompagnement à l’international des entreprises françaises, ont dévoilé en exclusivité au Moci, le 30 mars, ses principaux détails.
Information sur les marchés étrangers : digitale et en temps réel
Premier axe du plan de soutien Team France Export (TFE), l’information.
Selon Frédéric Rossi (notre photo), directeur général délégué Export de Business France, l’objectif de la TFE, composée par les équipes de l’agence publique, des CCI et de Bpifrance, est « de produire une information sur les marchés mondiaux et de la diffuser aux entreprises en temps réel ».
C’est ainsi, précise-t-il, que « les PME et entreprises exportatrices pourront accéder à un stock d’informations remonté quotidiennement par les bureaux de Business France dans une soixantaine de pays. Ces informations doivent être restituées quotidiennement pays par pays sur les plateformes régionales de la Team France Export et le site Internet de l’opérateur public ».
Les sociétés pourront y trouver une carte du monde et accéderont, en cliquant sur les pays de leur choix, à des informations répondant à différents critères. Par exemple, en matière de logistique, les conditions de dédouanement.
Outre les conditions logistiques, ce service en ligne, appelé « Info Live Marchés », renseignera aussi sur le niveau de confinement, le degré d’ouverture des frontières et les évolutions réglementaires pays par pays. Cet outil est aussi accessible grâce au lien suivant : https://www.teamfrance-export.fr/infos-pays-covid-19
Autres outils pour renseigner le secteur privé, les webinaires. Quatre sont d’ores et déjà prévus prévus par grandes zones : Asie, Afrique-Moyen-Orient, Europe, Amériques. « Dans les trois mois qui viennent, nous allons travailler à un programme dense de webinaires, de façon à couvrir chaque géographie, chaque thématique, chaque filière », promet Frédéric Rossi.
Des services de prospection pour sécuriser les marchés
Second axe du plan de soutien à l’export Team France Export, la sécurisation des marchés des entreprises.
« Certaines ont des commandes en cours, ont amorcé des prospections sur de nouveaux marchés via la TFE. Nous allons nous charger de maintenir le lien. Nous constatons que des acteurs locaux veulent continuer à travailler avec des sociétés françaises. Nous allons leur offrir des services de suivi de prospection jusqu’à l’été », expose Frédéric Rossi.
Parallèlement, comme le Programme France Export (PFE), qui comprend les missions collectives et les participations à des salons à l’étranger pour l’année 2020, ne pourra être respecté au moins jusqu’à la fin du premier semestre, le PFE sera digitalisé. Certaines opérations, comme Vendre à un grand compte ou des Business Meetings, pourront être ainsi organisées par visioconférence.
A noter encore que les sociétés déjà inscrites sur des salons reportés ou annulés en raison de la crise sanitaire seront intégralement remboursées.
Facturation : un principe de gratuité étendue
S’agissant de la facturation de ses services aux entreprises, Business France s’engage à pratiquer « la gratuité de toute la partie information jusqu’aux premiers contacts avec ses équipes pour obtenir un renseignement urgent, activer un logisticien ou un agent douanier », indique Frédéric Rossi.
Il en sera de même, selon lui, « pour le suivi pendant trois mois des actions de prospection réalisées depuis octobre dernier avec les bureaux de l’agence, afin de ne pas perdre le bénéfice du travail de prospection réalisé ».
Par ailleurs, « Business France et la TFE accorderont une remise de 50 % sur le prix catalogue de toutes les opérations du Programme France Export de mise en contact (dématérialisée pour la plupart) jusqu’au 30 juin au minimum ».
« Dans l’Hexagone, la Team France Export est mobilisée pour répondre aux demandes de contact des entreprises », souligne de son côté Henri Baïssas, directeur général délégué Réseau France de Business France. Selon lui, la priorité doit aller « aux entreprises qui ont le plus besoin de l’aide la TFE et celles qui sont le plus impactées par la crise ».
En l’occurrence, il faudra se montrer inventif. Par exemple, pour des producteurs de vin dépendant à 50 % de l’export, il est possible de leur proposer des prospections à distance, avec envoi d’échantillon au préalable.
C. Lecourtier : « la crise va rebattre les cartes dans le monde »
S’il s’agit d’aider les entreprises à résister à la crise, la perspective de la reprise est aussi inscrite en filigrane dans le plan de soutien national.
« Les besoins évoluent, mais les besoins sont toujours présents. La crise va rebattre les cartes dans le monde par filière, par pays. Si on ne veut pas que la France soit le parent pauvre du New Deal d’après crise, il faut alors que les conditions de la relance soient posées », explique ainsi Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.
Pour prolonger ce plan de soutien, un plan de relance serait ainsi en gestation. Le directeur général de Business France observe que l’Italie « a déjà annoncé des concours financiers conséquents ». Il faudra aussi que l’État français accorde un soutien financier important.
François Pargny