Pierre Lellouche, secrétaire d´Etat français chargé du Commerce extérieur a effectué sa première visite officielle en Russie les 31 janvier et 1er février. Un déplacement placé sous le signe de l´agroalimentaire et de l´économie numérique.
Aucun accord ou contrat n´a été signé lors de ce déplacement. La délégation d´entreprises françaises accompagnant Pierre Lellouche comprenait pourtant des poids lourds du commerce extérieur français : EADS, Thalès, Bouygues, Alstom, EDF, Bouygues, Vinci, Dalkia, GDF Suez, Alactel Lucent et Areva. Mais aucune PME. Le secrétaire d´Etat a néanmoins rencontré les entreprises participant à la mission collective Ubifrance de découverte du marché numérique, alors que s’est tenu du 1er au 3 février à Moscou le salon CSTB, le plus grand événement d´ex-URSS consacré à la télévision numérique, à la téléphonie mobile et aux télécommunications satellitaires.
Le marché des TIC, très porteur en Russie, offre en effet de belles opportunités aux sociétés françaises. Le secteur des communications a représenté en 2008, 74 milliards de dollars et 24 milliards de dollars pour le seul secteur des technologies de l´information. La pénétration des téléphones mobiles sur le marché est particulièrement remarquable, avec environ 200 millions d´abonnés.
Autre domaine à l´honneur : l´agroalimentaire. Pierre Lellouche a en effet rencontré des acheteurs russes du secteur afin d´évoquer le développement des exportations françaises en Russie. La brouille sur les importations russes de viande française semble donc être de l´histoire ancienne. Suite à la suspension, en août 2010, des importations par les autorités russes, Nicolas Sarkozy avait adressé en octobre une lettre à son homologue Dimitri Medvedev, dans laquelle il protestait contre cette mesure lésant les exportateurs hexagonaux.
Malgré cet épisode de tension entre les deux pays et la crise économique, les exportations agroalimentaires françaises en Russie se sont maintenues. Selon une note du ministère de l’Economie datant du mois d’août 2010, elles ont augmenté de 25,5 % au premier semestre 2010 par rapport au premier semestre 2009. Une progression annuelle qui se situe dans la moyenne de celles observées sur la période 2000-2008, de l´ordre de 25 % par an. En revanche sur cette même période, la part de marché française a légèrement fléchi passant de 3,7 % en 2000 à 3,4 % en 2008. En 2009 les entreprises agroalimentaires ont vendu pour quelque 500 millions d´euros de produits agroalimentaires en Russie. Soit moins qu´au Japon (environ 900 millions d´euros) ou qu´en Chine (600 millions d´euros). La marge de progression est donc importante.
Tous secteurs confondus, les exportations françaises en Russie ont augmenté de 27,9 %, à 5,77 milliards d´euros, sur les 11 premiers mois de l´année 2010 par rapport à la même période en 2009, faisant de la Russie le 10ème client de la France juste derrière la Chine et devant la Turquie.
Sophie Creusillet