Pichon produit et vend en Pologne

L´entreprise Pichon va démarrer au printemps 2011 la fabrication de tonnes à lisier, équipement utilisé par les agriculteurs pour les épandages sur les terres dédiées à la culture et à l´élevage, sur un site de production polonais.

Pichon est le leader en France des tonnes à lisier. « Cette position de numéro un français, avec 45 % du marché, nous oblige à chercher des débouchés extérieurs », explique Michel Pichon, le P-dg de l´entreprise éponyme dont il a été le créateur au début des années 1970. C´est dans ce cadre que l´industriel a entamé un investissement d´un montant de 3,3 millions d´euros pour l´aménagement d´un site de production dans des locaux dont il est désormais le propriétaire. « Situé à Opole, au sud de la Pologne, il est développé sur 14 000 m² couverts », continue Michel Pichon. Une vingtaine d´emplois seront progressivement créés dans cette filiale.

Les débouchés commerciaux sont prévus évidemment en Pologne et, plus globalement, dans l´est de l´Europe et même en Russie.

Car l´industriel s´intéresse à tous les pays où l´agriculture est en développement. Il vise d´autant plus l´Europe de l´Est et la Pologne en particulier qu´il y existe de nombreuses exploitations agricoles de type familial pour lesquelles il dispose d´une gamme de tonnes à lisier d´une taille correspondant à leurs besoins et à leur pouvoir d´achat. Cette usine polonaise permettra également à l´industriel de gagner en coût de transport. Jusqu´à présent, l´ensemble de ses tonnes à lisier et de pompage, toujours pour le monde agricole, sont livrées à partir de son usine de Guipavas, située dans le Finistère, près de Brest. Elle est donc située très loin de ses zones de vente, ce qui représente un handicap en termes de logistique.

Ce développement industriel polonais a été précédé par une autre installation de Pichon à l´étranger, en Chine, dans la région de Canton. Il y a deux ans, l´industriel y a créé une petite unité de production de pièces à bas coûts qui sont ensuite rapatriées à son siège social de Guipavas pour les assemblages finaux. Une dizaine de personnes y travaillent. « La Chine devient un pays incontournable et ce d´autant plus que la fabrication de nos composants y est d´un coût nettement moins élevée qu´en France », note encore le P-dg.

Pichon a réalisé 20,5 millions d´euros de chiffre d´affaires en 2009. Dont 30 % effectuées hors des frontières de l´Hexagone, dans une quarantaine de pays comme la Nouvelle-Zélande, le Japon, l´Australie, l´Afrique du Sud. Pour piloter les ventes à l´international, Michel Pichon a confié la direction commerciale à son fils Philippe. Ce dernier devrait lui succéder au cours des prochaines années à la tête de la société industrielle qui restera donc familiale.

Sur le marché français, Pichon vend essentiellement des tonnes à lisier de taille importante car le nombre des exploitations ne cesse de diminuer depuis une décennie. En revanche, les besoins des entreprises de travaux
agricoles sont importants.

En France, la société, qui emploie 115 salariés, réussit malgré tout à développer son effectif. En effet, elle dispose, toujours à Guipavas, d´un bureau d´études qui conçoit les différentes gammes et sait les adapter aux besoins des clients internationaux de l´entreprise. Chaque tonne à lisier est assemblée en fonction des attentes des clients qui peuvent obtenir des modifications en fonction de leurs habitudes culturales. Les marchés étrangers de Pichon sont approchés par des agents, mais également en direct par les équipes de la société qui se déplacent beaucoup dans des salons notamment.

Stanislas du Guerny, à Rennes

Mission de découverte en Inde

Michel Pichon était en Inde au moment où le Président de la République, Nicolas Sarkozy, y effectuait son séjour officiel en novembre dernier. Il a visité un salon agricole, effectué des déplacements dans des exploitations fermières avec la collaboration d´Ubifrance. « C´était un parcours de découverte, je voulais observer ce qui se fait dans ce pays et nos éventuelles opportunités », commente le dirigeant breton.

S. du G.