La moisson des contrats aux Philippines, à l’occasion de la visite de deux jours (26-27 février) de François Hollande (sur notre photo avec le président philippin Benigno Aquino), aura été bonne. Et ce, même si, à l’approche de la Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques (Cop21), à Paris du 30 novembre au 11 décembre, le climat était la principale raison du déplacement du président de la République.
Pour la circonstance, le chef de l’État était accompagné de son envoyé spécial pour la protection de la planète, Nicolas Hulot, de deux actrices – Marion Cotillard, Mélanie Laurent – et trois membres du gouvernement – Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Écologie), et Annick Girardin (Francophonie et Développement).
D’après nos informations, près d’un milliard d’euros de contrats et accords de coopération ont été conclus lors de ce séjour, le premier d’un membre de l’exécutif depuis la visite à Manille en 2012 du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Le président philippin Benigno Aquino s’était ensuite rendu à Paris en septembre 2013.
Des accords dans les infrastructures et l’énergie
Parmi les affaires remportées, figurent l’ingénierie, la construction et la fourniture des systèmes du métro aérien de Manille pour le couple Bouygues-Alstom, associé au consortium Ligth Rail Manila, composé des groupes Ayala, MPIC et Macquarie ; la vente par Ocea de bateaux de garde-côtes à la direction des Transports et de la communication ; la livraison par la société Matière à la compagnie San Miguel Corporation (SMC) d’un pont métallique pour l’autoroute intra-urbaine surélevée reliant Makati à l’aéroport de Manille ; un projet d’adduction et de traitement d’eau à Muntilupa, avec la participation de la Banque mondiale, associant à Degrémont Maynilad Water Services, société privée gérant le service des eaux à l’ouest du Grand Manille ; une coopération en matière d’efficacité énergétique dans le bâtiment entre Cofely, filiale de GDF Suez, et la compagnie Finivest ; et la réalisation d’une centrale photovoltaïque de 20 mégawatts à Victoria, dans la province de Negros Occidental, par le français Urba Solar avec Solar Asia Philippines.
La plupart de ces projets concernent les infrastructures et l’énergie, deux domaines que les Philippines doivent absolument améliorer pour se maintenir dans le club des économiques émergentes. Après avoir atteint un pic en 2013, avec + 7,8 %, le produit intérieur brut (PIB) est tombé à + 6,1 %. Et il ne devrait pas progresser de plus de 6 % cette année, d’après la Banque asiatique de développement (Bad).
Quatrième économie du Sud-est asiatique, avec un PIB de 272,2 milliards de dollars en 2013, cet archipel de 100 millions d’habitants demeure, malgré tout, une des économies les plus prometteuses de la région, d’après les observateurs. Entre 2012 et 2014, sur onze mois, les importations des Philippines en provenance de l’Hexagone ont bondi de moins de 600 millions d’euros à plus de 1,6 milliard. Occupant la douzième position parmi les fournisseurs de l’archipel à fin novembre 2014, la France, avec une part de marché de 3,73 %, talonnait ainsi l’Allemagne, avec 3,83 %, d’après la base de données GTA/GTIS. Le poste navigation aérienne et spatiale s’est envolé, représentant aujourd’hui les trois quarts des ventes de l’Hexagone, ce qui donne une idée des efforts encore à consentir pour profiter de la dynamique de cet émergent d’Asie.
François Pargny