A l’occasion de la quatrième
revue des politiques commerciales des Philippines, réalisée fin mars par
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), plusieurs membres de l’OMC avaient exprimé leur espoir que la récente
initiative du gouvernement en matière de partenariat public-privé (PPP) puisse
encourager l’investissement dans les grandes infrastructures. Un souhait qui
faisait écho au rapport du secrétariat général de l’institution internationale,
selon lequel les « bons résultats » des Philippines sont, néanmoins,
« en deçà de ses possibilités ». Et de noter, notamment,
l’inadaptation des infrastructures et la nécessité pour ce pays d’Asie d’améliorer
la productivité « de façon à soutenir la concurrence des producteurs à bas
coûts des pays voisins ».
Dans l’initiative sur les PPP, les
infrastructures occupent une place de choix (aéroports, transports en
commun, centrales électriques), mais aussi les technologies d’information ou
les services sociaux (santé, éducation…), comme le montrent deux documents
publiés fin avril par le Service économique régional (SER) de l’ambassade de
France, l’un intitulé « fiche sur le programme de partenariats
public-privé aux Philippines », l’autre « pipeline of PPP
projects ».
Le ministère de l’Industrie et du commerce a aussi établi des priorités en matière d’investissement, dans le
cadre de son Plan d’investissements prioritaires (IPP). Au début de l’année, il
avait annoncé que les mêmes secteurs qu’en 2011 seraient retenus :
agriculture, pêche, industries créatives (technologies de l’information…),
construction navale, logement, énergie, transport, eau, logistique, déchets,
voies de communication, oléoducs et gazoducs, recherche et développement. Depuis,
de nouvelles incitations ont été mises en place pour soutenir la production de
biocarburants et l’agriculture biologique.
Reste que les investissements
directs étrangers (IDE) aux Philippines sont faibles. Le gouvernement veille au
contrôle par les nationaux de secteurs clés, comme l’agriculture, la pêche et
de nombreux services. Il incite à s’implanter dans des zones industrielles
d’exportation (ZIE) les opérateurs extérieurs qui veulent s’engager dans les
activités manufacturières, en profitant d’aides fiscales substantielles. Mais
leur participation dans les marchés publics est volontairement limitée.
En matière de commerce extérieur,
les membres de l’OMC soulignaient fin mars que les Philippines devaient
absolument introduire de nouvelles procédures douanières informatisées et
simplifier leur système tarifaire. Ce pays d’Asie, qui a connu une croissance
économique de 6 % en moyenne entre 2005 et 2011, doit s’atteler à une plus
grande diversification de ses échanges. Selon l’institution internationale, les
produits manufacturés composent encore 85 % des exportations et 67 % des
importations de l’archipel.
François Pargny
Pour en savoir plus :
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1 La fiche pays du MOCI.
2 Le Guide Business du MOCI. En
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