Les Etats-Unis ont décrété le 8 mars un embargo sur les importations de gaz et de pétrole russes. Les Européens, pour leur part, annoncent leur volonté de réduire leur trop forte dépendance dans ce domaine. La Commission européenne a présenté le même jour un projet de plan dénommé « REPowerEU » visant à « rendre l’Europe indépendante des combustibles fossiles russes bien avant 2030 ».
D’après les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 45 % des importations de gaz de l’Union européenne (UE) proviennent de la Russie, et le gaz russe représente 40 % de sa consommation (13 % pour la France).
Le document présenté par la Commission européenne expose également une série de mesures pour répondre à la hausse des prix de l’énergie en Europe et reconstituer les stocks de gaz pour l’hiver prochain. « REPowerEU cherchera à diversifier l’approvisionnement en gaz, à accélérer le déploiement des gaz renouvelables et à remplacer le gaz utilisé pour le chauffage et la production d’électricité » souligne la Commission, qui assure que ces mesures permettront de « réduire la demande de l’UE en gaz russe de deux tiers avant la fin de l’année ».
Le plan pour réduire la dépendance au gaz russe repose sur deux piliers :
–diversifier l’approvisionnement en gaz, grâce à une augmentation des importations de GNL et par gazoduc provenant de fournisseurs non russes, ainsi qu’à un accroissement des volumes de production et d’importations de biométhane et d’hydrogène;
-et réduire plus rapidement l’utilisation des combustibles fossiles dans les habitations, bâtiments, industrie et systèmes électriques, en renforçant l’efficacité énergétique, en augmentant le recours aux énergies renouvelables et à l’électrification et en luttant contre les goulets d’étranglement dans les infrastructures.
Des mesures concernant le stockage sont également proposées. « La Commission entend présenter, d’ici à avril, une proposition législative rendant obligatoire dans l’UE le remplissage des réservoirs souterrains de gaz à au moins 90 % de leur capacité pour le 1er octobre de chaque année » précise le communiqué. « La proposition supposerait le suivi et le respect des niveaux de remplissage et développerait des mécanismes de solidarité entre les États membres. La Commission poursuit également son enquête sur le marché du gaz en réponse aux préoccupations concernant d’éventuelles distorsions de concurrence de la part d’opérateurs, notamment Gazprom ».
Pour lire l’intégralité du document de la Commission européenne (en français), cliquez ICI