Après Marseille en 2008, Nantes et Saint-Nazaire accueilleront du 7 au 9 septembre prochain la deuxième édition de Biomarine Business Convention, une convention internationale dédiée à l’économie de la mer et à l’innovation dans l’environnement marin.
Depuis leur déplacement à Marseille sur la première édition de la convention, les acteurs régionaux en rêvaient. C’est chose faite. L’occasion pour la métropole Nantes-Saint-Nazaire d’accroître sa visibilité à l’international, mais aussi de consolider le développement de ses filières et de valoriser ses savoir-faire. Que ce soit en matière d’énergie marine renouvelable (EMR) ou de valorisation des microalgues, le grand Ouest, avec sa large façade maritime, a incontestablement des atouts à faire valoir. Jean-François Balducchi, délégué général de la technopole nantaise Atlanpole, co-pilote dans l’organisation de cette manifestation, estime que la région a toute légitimité pour accueillir Biomarine. « Nous avons dans le grand Ouest des acteurs clés sur le sujet. »
Atlanpole s’emploie depuis quelques années à structurer la filière. Elle a initié en 2008 un cluster dédié à la valorisation des ressources marines, notamment des microalgues, dans les domaines agroalimentaire, cosmétique et énergétique. Baptisé Atlanpole Blue Cluster, il fédère une centaine d’acteurs. Plusieurs de ses membres seront présents sur Biomarine, dont Alpha biotech. Créée en 1993, la société d’Asserac fait partie des entreprises pionnières en France dans la production de microalgues. Elle a notamment développé un savoir-faire unique dans la spiruline. Ces produits se retrouvent dans la cosmétique, la diététique et la nutraceutique (industrie de l’« alicament »).
Autre société présente : Algenics. Cette start-up nantaise travaille, elle, sur l’utilisation de microalgues en tant qu’usine cellulaire pour la production de protéines recombinantes.
Les acteurs de la recherche seront aussi au rendez-vous. Biomarine pourra compter sur la présence de l’Ifremer, dont le laboratoire physiologie et biotechnologie des algues dédié à l’étude des microalgues, piloté par le Pr Jean-Paul Cadoret, est localisé à Nantes. Mais aussi sur le Gepea, troisième laboratoire en termes de génie de procédés en France. Il réfléchit aux procédés à mettre en œuvre pour passer d’une production de niche, pour les marchés de l’agroalimentaire ou de la cosmétique, à une production de masse pour les marchés de l’énergie.
L’École centrale de Nantes, pour sa part, présentera ses travaux sur les énergies marines renouvelables de manière plus large que dans ses cercles habituels, mais espère aussi «nouer des contacts industriels », selon Bertrand Alessandrini, directeur de l’équipe hydrodynamique et génie océanique du laboratoire de mécanique des fluides. Ce que souhaite aussi Gwenaël Baudimant, P-dg de Phosphotec, spécialisée dans la valorisation de co-produits de la pêche : « Biomarine est l’opportunité unique de rencontrer nos partenaires scientifiques, fournisseurs et clients de tous les continents, dans les secteurs que nous ciblons : cosmétique, nutrition animale et humaine, santé/pharma. »
Florence Le Névé
STX investit dans les énergies marines renouvelables
Connu pour ses paquebots, le chantier naval STX France a décidé de se diversifier dans les énergies marines renouvelables, soutenu par la Région Pays de la Loire. Le groupe est engagé sur trois projets dans lequel il a déjà investi 7 millions en R&D : Fondéol, dans les fondations métalliques d’éoliennes offshore, Poséole, un bateau innovant permettant d’implanter en mer une éolienne complète avec ses fondations, et Wattéole, un projet de sous-station. Le chantier naval de Saint-Nazaire estime à 100 millions le montant des investissements nécessaires au développement de ses diversifications. Des investissements qui s’effectueraient à Saint-Nazaire, mais aussi sur d’autres sites proches de champs éoliens offshore en France. Ils pourraient générer 200 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire, ce qui permettrait de créer 600 emplois chez STX et ses sous-traitants. La Région a déjà investi près de 6 millions d’euros en soutien des initiatives du territoire et a prévu d’y consacrer plus de 30 millions ces dix prochaines années.