La visite de Laurent Fabius en Malaisie un temps envisagée fin juillet-début août, devrait avoir lieu en novembre, couplé à un déplacement aux Philippines. Objectif : préparer un déplacement officiel du président de la République François Hollande, après la visite il y a un an de l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
L’enjeu n’est pas mince pour la France, en premier lieu pour l’industrie de défense. « La Malaisie est notre quatrième client en matière de défense dans le monde, avec un volant d’achats de 300 à 400 millions d’euros par an », a ainsi indiqué, le 10 juillet, à la Lettre confidentielle Jean-Eric Husson, président de la section Malaisie des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), à l’occasion d’une interview exclusive.
Dassault, avec son Rafale, est « en bonne position » pour remporter un contrat de 16 avions de combat, affirme le patron des CCEF en Malaisie. D’ici fin 2015, l’État malaisien devrait annoncer son choix pour le remplacement de sa flotte de MIG-29 russes. Un marché pour lequel cinq avions sont retenus : le Rafale de Dassault, l’Eurofighter de EADS/BAE Systems/Finmeccanica, le Gripen du suédois Saab, le F18 de Boeing et le Sukhoi russe. « Le groupe Dassault s’est montré particulièrement efficace et suffisamment flexible en matière d’identification de sous-traitants locaux ou d’envoi de formateurs pour développer un véritable partenariat avec les autorités malaisiennes », juge Jean-Eric Husson.
En revanche, dans d’autres secteurs, l’espoir de grands contrat s’amenuise. Les chances de la France d’obtenir le contrat du TGV entre Singapour et Kuala Lumpur (375 kilomètres) seraient, selon Jean-Eric Husson, «compromises par le coût trop élevé de sa technologie et un manque de sérieux dans le suivi du dossier par la SNCF, qui ne se montre pas flexible en matière d’offset ». En outre, ajoute-il, « quand Siemens possède près de 2 000 employés sur place, Alstom division Transport opère à partir de Bangkok ».
Le projet de chantier du train à grande vitesse en est à sa cinquième version. « La SNCF avait participé à la quatrième mouture, mais le projet n’avait pas été retenu », explique pour sa part Milko Papazoff, représentant de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), de passage le 10 juillet à Kuala Lumpur. Quatre consortiums sont en lice : YTL avec Siemens, MMC avec Mitsubishi et JR East, Gamuda avec CSR (matériel roulant) et CRC ou CREC (maîtrise d’œuvre et pose des rails) et UEM avec Alstom. Il y a un mois, d’après les informations recueillies sur place, des responsables d’UEM auraient été reçues par la SNCF pour visiter ses installations à Saint-Ouen en compagnie d’Alstom.
En janvier 2013, les deux premiers ministres, le Singapourien Lee Hsien et le Malaisien Najib Raza, ont fixé 2020 comme date butoir à la réalisation de ce TGV, qui doit réduire la durée de trajet Singapour-Kuala Lumpur de 6 heures le jour et 8 heures la nuit via les chemins de fer malaisiens (KTMB), à 90 minutes avec la nouvelle ligne à grande vitesse.
François Pargny, envoyé spécial en Malaisie