Après avoir plongé de 10,9 % en 2009, la consommation française de papiers-cartons a de nouveau augmenté (+ 3,2 %) en 2010, tout comme la production (+ 5,3 %), selon une étude rendue publique en janvier par la Confédération française de l´industrie des papiers, cartons & celluloses (Copacel). Mais l´année 2011 suscite quelques inquiétudes.
La consommation française a été de 9,835 milliards de tonnes (hors pâtes) en 2010 tandis que la production a été composée de pâtes (1,96 milliard de tonnes) et de papiers-cartons (8,773 milliards de tonnes). Les exportations 2010 ont progressé (+ 3,6 %) même si la France achète plus qu´elle ne vend. À l´exportation, les clients sont à 81 % des membres de l´Union européenne (dont Allemagne 20,2 %, Espagne 13,6 %, Royaume-Uni 13 % et Italie 12,9 %). Au grand export, la parité euro-dollar a fait chuté les ventes vers l´Amérique du Nord de presque 20 %, avec peu d´impact puisque ce marché est minime (2,7 %). À l´importation, 92 % des fournisseurs viennent de l´Union européenne, avec cinq pays principaux : l´Allemagne (23,1 %), l´Italie (10,9 %), l´Espagne (10,8 %), la Finlande (9,4 %) et la Suède (8,5 %).
Pour 2011, la Copacel a quelques inquiétudes. Il y a celles contre lesquelles elle ne peut pas grand-chose comme la dématérialisation croissante des documents. En revanche, elle espère que les contraintes environnementales françaises seront au même niveau que celles de ses concurrents européens pour ne pas créer de distorsion de concurrence. L´Allemagne est, à cet égard, un concurrent de plus en plus redoutable. Outre qu´elle produit désormais le quart des papiers-cartons européens, ses exportations 2010 de papiers-cartons d´emballage ont été supérieures à toute la production annuelle française. De nouvelles unités plus productives ont été créées dans les Länder de l´Est grâce à des subventions. À la demande d´une entreprise allemande, la Commission de Bruxelles vérifie actuellement qu´il ne s´agit pas là de concurrence déloyale. De même, la récupération du papier et du carton n´est pas assez valorisée en France. Pour le moment, la Chine est grosse acheteuse de cette matière première. Mais, à terme, elle s´en passera grâce à une politique de collecte plus efficace chez elle et à un reboisement de très grande ampleur. Enfin, l´industrie française du secteur redoute que l´augmentation des coûts de production, bien amorcée en 2010, se poursuive en 2011. Pour toutes ces raisons, elle est très active afin de participer au plan gouvernemental de défense de l´industrie française (Comité stratégique Chimie et matériaux dans la Conférence nationale de l´industrie).
La Copacel espère accroître sa visibilité en inaugurant à Paris, le 8 juin prochain, une Maison des industries du papier et du carton.
Jean-François Tournoud
Jouets : la France déficitaire
Selon la Fédération des industries du jouet-puériculture, sans grande surprise, la France est très déficitaire dans ces échanges concernant les jouets. En 2009, l´Hexagone avait exporté pour 349,3 millions d´euros (hors vidéos) et importé pour 1,855 milliard d´euros (vidéos incluses). À l´exportation, 84,4 % étaient destinés aux pays de l´Union européenne. À l´importation, la Chine représente 61,4 % des importations, les pays de l´Union européenne se partageant les 31,4 % restants (dont Allemagne 10,2 %).
À l´échelle mondiale, l´industrie du jouet a généré en 2009 un chiffre d´affaires de 80,280 milliards de dollars, selon l´International Council of Toy Industries (ICTI). Un montant qui se répartit entre les États-Unis (26,8 %), le Japon (7,2 %), la Chine (6,2 %), le Royaume-Uni (5,4 %), la France (5,3 %), l´Allemagne (4,3 %), le Brésil (3,5 %), l´Inde (2,6 %), l´Australie (2,3 %) et le Canada (2,3 %). En montant dépensé par enfant, la France occupe la troisième place (308 dollars), derrière l´Australie (401 dollars) et le Royaume-Uni (361 dollars). Pour 2010, l´ICTI a anticipé un marché mondial en croissance de 4,5 % qui s´établirait à 83,9 milliards de dollars, avec une montée en puissance de la Chine et du Brésil.
J.-F. T.