L’exportateur francilien de l’année est une petite société versaillaise qui édite des jeux de société rigolos, qui séduisent les amateurs de jeux dans 27 pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Ses ventes à l’international, qui ont bondi de 83 % entre juin 2016 et juin 2017, confirment son succès à l’export grâce à des bestsellers comme Hanabi ou Imagine.
(Photo : Jean-Claude Karpeles (à droite), vice-président de la CCI des Hauts-de-Seine, délégué du président de la CCI Paris Ile-de-France en charge du Développement international et des affaires européennes a remis le 1er décembre à Paris lors de la huitième cérémonie du Palmarès des PME & ETI leader à l’international le prix Exportateur francilien de l’année à Gabriel Ecoutin, concepteur, rédacteur, développeur chez Interlude).
Installée au 2 rue du Hazard à Versailles (Yvelines), la société Interlude édite sous la marque « Cocktail Games » des jeux de société ludiques pour tous les âges, livrés dans des petites boîtes en métal. Jeux de tactique, de rapidité, de mémoire, de déduction ou éducatifs, son catalogue ne contient pas moins d’une centaine de références. Interlude est spécialisé dans les « party games », des jeux rapides – une partie dure 20 minutes – avec des règles simples. Ses jeux pour « l’apéritif », au graphisme original et aux règles qui s’assimilent en 2 à 3 minutes, animent les soirées des « ados » et jeunes adultes.
Un marché porteur à l’international
À ses débuts en 1997, la société est spécialisée dans l’animation ludique de séminaires d’entreprises. De fil en aiguille, elle se diversifie à partir de 2001 dans l’édition de jeux de société. « Entre 300 000 et 400 000 jeux sont vendus annuellement dans 27 pays », précise Matthieu d’Epenoux, fondateur d’Interlude et créateur en 2003 de la marque Cocktail Games.
Face de Bouc, Pile Poil, Rapidcroco, Mimtoo, Ouga Bouga, Killer Party, Chatbyrinthe, Crazy Mistigri… autant de jeux qui se jouent en famille ou entre amis et ont séduit le grand public en France et au-delà des frontières hexagonales.
Car contrairement à l’idée reçue selon laquelle les jeux vidéo et sur Internet ont raflé la mise, le marché est porteur. « En ce moment, glisse Matthieu d’Epenoux, c’est un marché en très forte croissance. Nous vivons à l’âge d’or du jeu de société ». Son chiffre d’affaires clôturé à fin juin 2017, a atteint les 3 millions d’euros. La société francilienne réalise 35,5 % de ses ventes à l’export avec pour premiers clients la Belgique, la Pologne, l’Espagne, et la Hongrie. Dans chaque pays où elle distribue ses jeux, elle dispose d’un revendeur auquel elle propose une gamme de trois « best sellers », au minimum.
L’année 2016 aura été un excellent cru pour Interlude, dont le chiffre d’affaires à l’export a progressé de +83 % entre juin 2016 et juin 2017. La recette du succès : des jeux simples, drôles, conviviaux, qui rassemblent petits et grands et s’emportent partout, en voyage, à la plage, en pique-nique…
Des jeux malins au concept avant tout original
La PME versaillaise dispose d’une équipe de 6 personnes et travaille avec des collaborateurs externes pour concevoir ses jeux. Toujours à l’affût de nouveaux concepts, Interlude travaille avec un important réseau d’auteurs et d’illustrateurs. « On reçoit 300 propositions de jeux par an, soit 4 à 5 jeux par semaine, mais on en retient que six ou huit », confie Matthieu d’Epenoux. Interlude sélectionne des jeux malins au concept avant tout original. Son équipe travaille ensuite sur les règles et la mécanique du jeu avec son auteur et collabore avec un illustrateur qui réalisera le graphisme du jeu et les illustrations des cartes. « Nous sortons 6 à 8 nouveautés par an », complète le dirigeant. Les nouvelles créations qui rentrent au catalogue sont présentées à l’étranger sur les salons professionnels.
Lancée lors du salon Spielwarenmesse
Son succès à l’export, la PME versaillaise le doit à sa participation aux salons professionnels à l’étranger où elles rencontrent ses distributeurs et les acheteurs des grandes chaînes. « Cela fait neuf ans qu’on expose à Nuremberg sur le salon Spielwarenmesse, renseigne le dirigeant. C’est le principal salon du jouet au monde ». « Deux halles, ajoute-t-il, sont consacrées aux jeux de société ».
Interlude y est présente pour rencontrer tous ses distributeurs export et nouer de nouveaux contacts commerciaux. Elle expose ses classiques et ses nouveautés. Des éditeurs et distributeurs du monde entier viennent sur le salon pour découvrir les nouvelles tendances dans le jeu de société et sélectionner ceux qu’ils distribueront.
Son jeu Hanabi, qui signifie en japonais « feu d’artifice », a reçu en 2013 à Berlin le prix Spiel des Jahres, « Jeu de l’année » en allemand. Cette consécration lui a ouvert la voie des marchés internationaux. « Ce prix nous a permis d’ouvrir d’autres pays à l’export comme l’Ukraine et la Roumanie », révèle le fondateur. Plus d’un million d’exemplaires ont été vendus dans le monde. Hanabi est un jeu de société coopératif dans lequel les joueurs deviennent, le temps d’une partie de jeu, des artificiers. Les cartes représentent des feux de différentes couleurs et de différentes valeurs. Le but, réaliser le plus beau feu d’artifice possible en plaçant, pour chacune des cinq couleurs, les cartes dans l’ordre de 1 à 5.
Imagine explose à l’international
Au Japon, Interlude participe deux fois par an, en mai et en décembre, au salon Game Market Tokyo. « Nous avons un relais local qui nous source des jeux et nous accompagne sur le salon », renseigne le dirigeant. Le Japon est son 12e client à l’export derrière l’Allemagne.
C’est d’ailleurs à un auteur japonais, Shotaro Nakashima, que la PME versaillaise a acheté le jeu de devinettes Imagine, devenu un best-seller en France et à l’export. Les règles sont simples : les joueurs doivent faire deviner aux autres joueurs l’une des énigmes (films, lieux, objets, personnages…). « Imagine est vendu dans 15 pays et traduit dans 18 langues », détaille Matthieu d’Epenoux. « Avec Imagine, on a explosé à l’international », se félicite-t-il.
Interlude participe également chaque année au salon du jouet de New York, la NY Toy Fair. Aux États-Unis, l’éditeur de jeux travaille sous licence. « On vend une licence d’exploitation à un autre éditeur de jeux de société qui va adapter le produit pour le marché américain avec des boîtes plus grosses », explique le dirigeant. Un beau parcours à l’international pour cette société francilienne qui bénéficie, cerise sur le gâteau, de la renommée mondiale du château de Versailles et du roi Louis XIV. « Lorsque nous recevons nos distributeurs export, nous programmons toujours une visite de trois heures au château », conclut Matthieu d’Epenoux.
Venice Affre
Pour prolonger :
– Neuvième Palmarès Moci 2017 : les huit PME et ETI leaders à l’export sont…
– Palmarès MOCI 2017 : Anne Delleur (Arcancil), Exportateur de l’année
– Palmarès MOCI 2017 : Adrenaline Hunter, Jeune pousse globale de l’année
– Palmarès MOCI 2017 : Technogenia, Entreprise exportatrice de l’année
– Pamarès MOCI 2017 : Lim, Savoir-Faire exportateur de l’année
– Palmarès MOCI 2017 : le “bleu” de Provepharm, Produit export de l’année