Critère de sélection du prix coup de cœur VIE
PME ou ETI ayant connu un développement à l’international remarquable (ouverture d’un nouveau marché, par exemple) en misant sur le recrutement de jeunes talents du VIE.
En dix ans, quelque 41 VIE ont porté les couleurs de Breizelec à travers le monde. Dix d’entre eux ont été embauchés à l’issue de leur mission.
Actuellement, la PME bretonne de 150 salariés (CA 2021 : 13 millions d’euros), spécialisée dans la réparation électronique de matériel auprès de concessionnaires de machinisme agricole et dans la conception de systèmes électroniques, en emploie huit : trois en Allemagne, un en Angleterre, trois au Canada et un aux États-Unis. Quatre autres devraient prendre leur poste début 2022 : deux pour le Canada, un pour la Hongrie et un pour les États-Unis.
Cette implication dans le système des VIE, Breizelec la porte depuis les tout premiers débuts de son développement à l’export, il y a dix ans. « La première personne pour l’export a été recrutée en 2011. Dès l’année suivante, nous avons pris des VIE. Pour l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Canada, etc. », se souvient Yann Coatmellec, directeur commercial de l’entreprise. « Ils ont pour mission la prospection commerciale, poursuit le responsable. Nous les envoyons en général sur des marchés à défricher, ou, comme au Canada où nous avons une filiale depuis cinq ans avec une dizaine de salariés, pour appuyer les équipes déjà sur place. »
La logique sera la même pour l’Australie où Breizelec devrait créer sa seconde filiale dès que la réouverture des frontières le permettra.
De l’enthousiasme à revendre
Pourquoi un tel niveau de recrutement de VIE, remarquable pour une entreprise de cette envergure ? Yann Coatmellec met en avant deux points principaux : la facilité administrative (en comparaison avec l’envoi à l’étranger d’expatriés) grâce au package proposé par Business France, et le dynamisme de ces jeunes diplômés.
« Ils sont en général extrêmement motivés, très enthousiastes. Ils ont beaucoup d’idées et nous proposent de nouvelles pratiques, un regard neuf issu de leur formation et de leur parcours. Ils nous apportent une vraie richesse en nous permettant de progresser et d’avancer. Les résultats sont probants. »
En 2020, 33 % du chiffre d’affaires a été réalisé à l’export.
Désormais aguerri au recrutement de ces jeunes, le directeur commercial connait les traits de caractère à privilégier chez ses futurs VIE : l’envie de sortir de sa zone de confort, l’ouverture vers le contact, le désir de découvrir. Mais aussi le sens de la rigueur. « Nous leur confions notre image, ils sont les ambassadeurs de notre entreprise, il faut donc rester vigilants car les conséquences peuvent être catastrophiques. Il m’est arrivé de me tromper, j’ai dû stopper les contrats de trois jeunes avant leur terme. »
Une exigence : former et encadrer parfaitement les jeunes
La fougue de la jeunesse a aussi ses contraintes. « Je les appelle mes enfants car il faut les materner, les encadrer », sourit le directeur commercial. Avant de valider leur contrat de VIE, les jeunes sont d’abord formés pendant trois mois (en CDD) au sein du site breton de l’entreprise. Certains, finalement jugés inaptes pour le poste, seront écartés avant de partir en mission.
Et une fois partis, ils sont accompagnés de près par les équipes déjà sur place ou par Yann Coatmellec. « La gestion des VIE me prend environ 50 % de mon temps. Je passe une semaine par an sur place avec chacun d’entre eux. C’est important, ils sont jeunes, ils ont besoin d’être encadrés et soutenus. »
Les process sont désormais extrêmement huilés avec des rapports très réguliers et obligatoires à rendre. Le système fonctionne parfaitement. Pour preuve, en Allemagne, c’est un ex-VIE, embauché à la fin de sa mission, qui chapeaute les VIE de sa zone. À l’autre bout du monde, au Canada, la filiale avait été créée par un ex-VIE.
Stéphanie Gallo
*Article paru dans le magasine Le Moci N°2089, novembre 2021. Pour feuilleter le magasine en ligne : cliquez ICI
LES CHIFFRES CLÉS de BREIZELEC
CA 2020 (SAV cartes électoniques) : l7 millions d’euros.
CAI 2020 : 4,7 millions d’euros.
Variation du CAI 2020/2019 : +20 % (Et tendance à +17 % sur 2021)
Part de l’international dans le CA : 67,1 %.
Effectif : plus de 150 personnes.