Le projet et le programme du pavillon France à la prochaine exposition universelle au Japon, Osaka Kansai Expo 2025 (13 avril-13 octobre 2025), ont été présentés le 10 janvier par la Cofrex et ses partenaires. Il vise à mettre en exergue, autour du thème « un hymne à l’Amour », la contribution de la France au monde de demain sous toutes ses formes. Si les principaux partenaires et sponsors sont déjà connus, il reste des places.
Les organisateurs de l’exposition universelle d’Osaka ont choisi d’en faire un laboratoire d’expertises et d’innovations pour élaborer la société de demain. Avec un pavillon conçu autour du thème « un Hymne à l’Amour », comme un théâtre dressant des passerelles entre la nature et l’humain, les Français mettront en valeur trois dimensions de l’amour : l’audace, le savoir-faire et l’engagement. La France veut « toucher au cœur », et plus particulièrement les jeunes Japonais, a résumé Jacques Maire, président de la Cofrex et commissaire général du pavillon France Osaka 2025.
Il intervenait lors de la conférence de présentation du projet, qui s’est tenue à guichet fermé dans les salons du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, le 9 janvier, en présence du ministre en charge du Commerce extérieur Olivier Becht, plutôt détendu et souriant malgré le remaniement ministériel en cours, mais aussi des représentants des partenaires et des concepteurs du pavillon ainsi que de l’ambassadeur du Japon à Paris, Makita Shimokawa.
La France veut frapper fort
La France veut frapper d’autant plus fort que l’organisateur japonais, lui a offert une place de choix : en face de l’entrée principale du site de l’exposition bâti en cercle sur l’île artificielle de Yumeshima, dans la baie d’Osaka, et à proximité du pavillon du Japon dans la zone « Inspirer des vies » (Empowering lives). Une occasion rêvée pour se mettre en scène et organiser une « vitrine » des qualités et atouts français, alors que 28 millions de visiteurs sont attendus sur les six mois que durera l’événement et que les Français en espèrent 2,5 millions dans le pavillon tricolore.
Un « grand honneur », a souligné Olivier Becht, qui affectionne particulièrement ce pays où il s’est rendu trois fois en tant que ministre, et « une bonne vingtaine de fois à titre personnel ». Et une manière d’illustrer la relation particulière qui lie les deux pays cofondateurs du Bureau international des expositions, mutuellement fascinés par leur culture respective. En décembre dernier, la relation bilatérale a été érigée au rang de relation « exceptionnelle » par le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre japonais Fumio Kishida. C’est aussi la « Marque France » qui sera à l’honneur lors de l’événement, a insisté le ministre.
Un pavillon éco-durable
Le pavillon lui-même sera construit selon les plans de l’agence française d’architectes urbanistes lauréate du concours, Coldefy, en collaboration avec le cabinet italien Carlo Rati Associati.
Avec un cahier des charges contraint par les coûts de construction « astronomiques » au Japon, et l’exigence d’être éco-durable, le choix qui a été fait a été celui de la simplicité -la structure métallique modulaire et entièrement démontable -, sans exclure le spectaculaire : un hall d’entrée ouvert en façade, précédé d’un escalier monumental en colimaçon menant à des terrasses circulaires, un toit en terrasse couvert d’un jardin planté d’espèces locales, des voiles protecteur recouvrant les murs de façade… Le hall d’entrée sera décoré d’une monumentale tapisserie d’Aubusson représentant une scène du film « Princesse Mononoke », de Hayao Miyazaki.
Côté contenu, la programmation sera riche et mêlera promotion de la créativité et des technologies françaises mais aussi sa culture, son savoir-vivre et ses entreprises, avec exposition permanente et expositions temporaires, bistrot, boulangerie, boutique de souvenirs « Made in France », conférences et rencontres (notre encadré ci-après).
Une programmation pour « valoriser les atouts de la France »
La programmation du pavillon France s’appuiera donc sur le fil éditorial « un Hymne à l’Amour » et sur les 17 Objectifs du développement durable (ODD) des Nations unies, socle de la programmation générale d’Expo Osaka 2025. Outre l’exposition permanente, avec son parcours menant au jardin sur le toit, elle sera organisée sur trois piliers :
–Six expositions temporaires (savoir-faire vivants, œuvre d’art, expériences immersives…)
-Des quinzaines thématiques : elles seront conçues autour de 12 thèmes liés aux ODD et seront composés de « talks », interventions de grands témoins, projections, spectacles.
–Cinq journées spéciales : 13 avril 2025, inauguration ; 2 mai, journée de l’égalité Femme/Homme ; 14 juillet, fête nationale française ; 13 septembre, journée de la France ; 13 octobre, clôture.
Contact Cofrex : wwwcofrex.fr
Un budget de 53 millions d’euros,
50 % supérieur à Expo Dubaï
D’après les chiffres livrés par Jacques Maire, le budget total de cette participation française sera supérieur à 53 millions d’euros, dont 40 millions apportés par l’État et le reste par les partenaires. « C’est 50 % de plus que l’Expo de Dubaï à cause des coûts de construction extrêmement élevés au Japon » a justifié le commissaire du Pavillon. Si les principaux partenaires sont déjà trouvés, il reste selon lui des places à prendre, notamment dans la boutique permanente (qui sera cogérée par Arteum et Saint James) qui mettra en valeur des produits issus des savoir-faire français.
Parmi les nombreux partenaires déjà positionnés*, quatre ont le statut « gold », parmi lesquels, pour la première fois, une organisation viti-vinicole, le comité interprofessionnel des Vins d’Alsace. « Tous les vignerons de France vont nous observer » a plaisanté Serge Fleischer, son président. Ce dernier a mis en exergue l’ancienneté des liens entre les vins de sa région – les « meilleurs blancs du monde » selon lui- et le Japon et souligné que « le rayonnement de la France dans le monde ne serait pas ce qu’il est sans le vin ».
Les Vins d’Alsace partageront donc ce statut de « partenaire gold » avec deux marques prestigieuses du CAC 40, LVMH (avec Christian Dior et Vuitton) et Axa, et l’ETI de la cosmétique Ninapharm, chacun déjà très présents au Japon et apportant une contribution au programme.
L’un des objectifs du patron de la Cofrex est de faire de cette participation une occasion de relance des relations économiques franco-japonaises : une « équipe France» est constituée pour organiser la mobilisation et la participation des entreprises françaises – conférences, délégations, etc.- avec notamment Business France, la CCI France Japon, l’Institut des métiers d’art, les Conseillers du commerce extérieur (CCE). La présidente des CCE, Sophie Sidos, a d’ailleurs signé, le 10 janvier, la convention de partenariat avec la Cofrex qui encadrera leur intervention.
L’exposition doit s’ouvrir le 13 avril 2025 pour six mois. La construction du pavillon France démarrera dans quelques semaines.
Christine Gilguy
*Outre des partenaires institutionnels, LVMH, Axa, Vins d’Alsace, Ninapharm, Bureau Veritas, Igienair, Mazars, Memorist, Orange, Bel, Mycomm, Saint James, José Lévy, MD Decaux, Arteum, Kayser, Bic.