Opportunités : la Colombie marche dans les pas du Chili

Prometteurs
et ouverts, les marchés chilien et colombien ne sont pas réservés qu’aux
grandes entreprises, au contraire les PME peuvent aussi y dénicher des opportunités
d’affaires et prendre pied sur le continent.

C’est le message qu’étaient venus transmettre le 12 avril un
parterre de spécialistes lors d’un atelier organisé par Ubifrance à Paris, avec l’objectif de faire un peu oublier le Brésil…

Chili : une porte d’entrée vers le Brésil

« La présence française au Chili n’est pas considérable, mais elle
est en très forte croissance et profite d’un cadre stable, d’une imposition
raisonnable et d’une relative facilité d’accès », résume Marc
Giacomini, ambassadeur de France au Chili. Françaises ou autres, les
entreprises étrangères profitent du dynamisme du seul pays d’Amérique latine
membre de l’OCDE. Avec un PIB en hausse de 6,3 % en 2011 et une prévision de
croissance comprise entre 3,75 % et 4,75 % en 2012, ce marché de 17 millions
figurent parmi les plus fortes progressions de la région. Selon une étude
d’Ernst & Young, avec une croissance moyenne de 4,9 % entre 2011 et 2015,
le Chili devrait faire partie des 15 économiques les plus dynamiques du monde.

Dans ce pays
où l’activité minière représente à elle seule 60 % des exportations, un des
secteurs les plus porteurs est bien sûr celui des mines (biens d’équipement,
ingénierie…). D’autant que les autorités tablent sur 90 milliards de dollars
d’investissements d’ici à 2021. Selon Xavier Fraval de Coatparquet, directeur
du bureau Ubifrance au Chili, les secteurs les plus porteurs sont « l’énergie, l’environnement et en
particulier la potabilisation de l’eau, la biomasse et la dépollution, le BTP,
le transport, les TIC et les biens d’équipement destinés à l’industrie
agroalimentaire ».

Cependant,
comme l’a rappelé Marc Giacomini, « le
Chili est une société en transition et il ne faut pas oublier que Santiago est
un miroir déformant ; l’Etat est riche, mais les ménages sont très
endettés ». Pour aborder ce marché, préférablement via un partenaire
local dans le cas d’une PME, le facteur prix est très important. Reste que le
Chili peut servir de tremplin vers le reste du continent. Le pays a en effet
conclu 21 accords de libre-échange avec 58 pays représentant 88 % du PIB
mondial. Ainsi, ce pays peut servir de porte d’entrée au Brésil, à condition
que plus de 50 % de la valeur d’une marchandise soit produit sur le territoire
chilien.

Colombie : les projets pullulent

Si la
Colombie ne dispose pas encore d’un tel réseau d’accords de libre-échange (une
quinzaine sont en cours de discussion), elle entend néanmoins suivre l’exemple
chilien. A savoir ouvrir ses frontières pour devenir une plateforme de
réexportation vers les autres pays d’Amérique latine. Selon Marc Giacomini, « ces deux marchés sont complémentaires,
mais la marge de progression est plus forte en Colombie ». Ce pays de
47 millions d’habitants a en effet adopté en 1991une réforme constitutionnelle
faisant clairement le choix de l’ouverture commerciale. « L’image de la Colombie commence à bouger et la sécurité s’est
améliorée », ajoute Xavier Pradet, directeur du bureau d’Ubifrance à
Bogota. Les projets pullulent et vont
avoir besoin des savoir-faire des entreprises étrangères pour se concrétiser.

La Colombie
ambitionne ainsi de faire passer les investissements dans les
infrastructures de 1 % du PIB à 3 %
d’ici à 2015, l’élargissement du canal de Panama va nécessiter la mise à niveau
des ports colombiens… Par ailleurs les Colombiens sont en train de découvrir la
consommation, mais, prévient Xavier Pradet, « ils
sont très attachés aux marques, il est donc nécessaire de l’enregistrer le plus
tôt possible pour éviter tout problème ». Pour James Leavy, avocat
d’affaires en Colombie, « la
Colombie était un produit difficile à vendre, mais aujourd’hui le pays
s’ouvre : très peu de secteurs sont désormais fermés aux investisseurs
étrangers, le contrôle des changes a été décentralisé et modernisé, et la
Colombie aura bientôt signé une dizaine de conventions fiscales avec des pays
tiers ».