« Les progrès que nous avons accompli dans l´agriculture, l´industrie et tous les autres champs de négociation doivent être sauvegardés » a soutenu, le 30 juillet, Pascal Lamy, devant les représentants des 153 Etats membres de l´OMC, rassemblés lors d’un dernier Comité de négociations commerciales.
Le directeur général de l´institution a invité son auditoire à poursuivre ses efforts pour libéraliser les échanges internationaux, même si les négociations entamées le 21 juillet n´ont pas abouti à un accord global. Les pourparlers menés pendant ces neuf jours ont exigé « un investissement politique considérable de la part de tous les membres de l´OMC » a souligné Pascal Lamy avant de rajouter « cela ne doit pas être gâché ». Il a donc exhorté tous les pays à « sérieusement se demander si nous pouvons franchir l´obstacle qui nous a interrompu cette semaine et quand pouvons nous le faire ».
Des Etats plus ou moins pressés de reprendre les discussions
Le directeur général de l´OMC a, en revanche, estimé qu´il était encore « trop tôt » pour définir le calendrier d´une éventuelle reprise des négociations. Cependant, de nombreuses nations paraissent déterminées à aller vite. « Nous ne pouvons plus nous permettre une longue attente. Les négociations devraient reprendre aussi vite que possible » a recommandé Bernd Pfaffenbach, le secrétaire d´Etat allemand chargé de l´Economie. Ce sentiment est partagé par le ministre du Commerce du Lesotho, Popane Lebesa : « le cycle de négociations de Doha doit être relancé à la première occasion » a-t-il affirmé.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula suggère même de ne pas attendre le prochain rendez-vous de l´OMC pour avancer dans les négociations. « Il faudrait faire une réunion de présidents et de premiers ministres pour discuter de ce que nous voulons faire et de ce que nous ne voulons pas faire » a-t-il déclaré le 30 juillet. De son côté, la France semble nettement moins pressée. Pour Anne-Marie Idrac, la secrétaire d´Etat au Commerce, et Michel Barnier, le ministre de l´Agriculture, « la substance prime le calendrier ».