L’Organisation mondiale du
commerce (OMC) est habituée à souffler le chaud et le froid. Elle ne faillit pas à sa
réputation de délivrer les bons et les mauvais points dans son dernier examen
des politiques commerciales de l’Union européenne (UE). Ainsi, d’un côté, elle
félicite l’UE de ne pas avoir durci « les restrictions frappant les
importations » en réponse à la crise, « malgré l’intensification des
mesures protectionnistes », de l’autre, elle pointe « plusieurs
obstacles de longue date à l’accès aux marchés et d’autres mesures qui
affectent le marché international ».
Premier visé, l’environnement
règlementaire dont s’entourent les Vingt-Sept, y compris les normes jugées
élevées en matière de sécurité des aliments et des produits. Selon l’OMC, l’UE,
« la plus grande économie et entité commerçante du monde », avec
environ 29 % de la production en 2009, 17 % des échanges de marchandises et 26
% du commerce de services, doit « veiller à ce que ses règlements
techniques et ses procédures d’évaluation de la conformité ne créent pas
d’obstacles inutiles au commerce avec les pays tiers ».
Par ailleurs, dans les services,
la directive européenne régissant les régimes d’autorisation des fournisseurs
n’a pas été transposée par plusieurs États membres dans leur législation comme
prévu fin 2009 et « des prescriptions contraignantes, selon l’OMC, étaient
toujours en vigueur et continuaient de restreindre le commerce intra-UE »
début 2011.
En 2009, année de crise, les
échanges de marchandises et de services de l’Union européenne avec le reste de
la planète ne contribuent plus qu’à 28 % de son produit intérieur brut, contre
31 % en 2008, note l’OMC. Cette année-là, ses exportations régressent de 13 % à
1 138 milliards d’euros et ses importations chutent de 21 % à 1 223
milliards.
« Le repli des exportations
entre 2008 et 2009 trouve sa cause principale dans un effondrement des
exportations de machines et matériels de transport, qui, avec une part de près
de 40 %, constituent les principaux produits d’exportations de l’UE »,
alors que « les exportations de produits chimiques – qui se classent au
deuxième rang des produits d’exportation – ont légèrement augmenté »,
constate l’OMC. Malgré une baisse de 18 %, les États-Unis demeurent de loin le
premier pays client, devant la Suisse, la Chine et la Russie.
En matière de services, les
échanges de l’UE reculent de 10 % dans les deux sens, les exportations passant
ainsi à 477,9 milliards d’euros et les importations à 441,6 milliards en 2009.
Ses principaux partenaires sont les États-Unis et la Suisse, avec,
respectivement, 25 % et 14 % des exportations et 30 % et 12 % des importations.
Les États-Unis sont aussi le premier partenaire de l’Union européenne en
matière d’investissement direct étranger (IDE), avec une part de 31 % du stock
d’IDE sortant et de près de 40 % dans le total du stock entrant. L’UE, observe
encore l’OMC, est à la fois « la principale source et la première
bénéficiaire d’IDE au niveau mondial ».
François Pargny