Selon le président du groupe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a
effectué l’examen des politiques commerciales du Paraguay entre le 27 et le 29 avril derniers, « ce pays doit faire des efforts pour diversifier ses exportations et ses
marchés afin de réduire son exposition aux chocs externes ». Non seulement le Paraguay adhérant
au Marché commun du sud (Mercosur) reste très dépendant des autres États
membres, mais il affiche un déficit commercial abyssal.
Pourtant le pays a connu en 2010 une impressionnante reprise économique : la croissance a dépassé 15 %. Mais cela ne
lui a pas permis de combler le fossé. L’an dernier, ses
exportations, composées surtout de produits agricoles, ont augmenté de 50 %
à 3,4 milliards d’euros, pendant que ses importations, constituées, quant
elles, de machines, produits dérivés du pétrole et de véhicules automobiles, ont bondi de 53 % à 7,1 milliards d’euros.
Pire,
d’après la société GTIS,
au premier trimestre de cette année, les exportations ont juste gagné 5 %,
alors que les importations ont continué à progresser à un rythme élevé,
exactement de 28,6 %. Les livraisons à l’étranger, réalisées à 60 % avec ses partenaires du Mercosur (Uruguay, Argentine, Brésil) et le Chili, ont ainsi
atteint 850 millions d’euros. Les achats, en provenance notamment de Chine pour
un tiers, du Brésil pour un quart et d’Argentine pour un huitième, ont, quant à
eux, frôlé les 1,83 milliard d’euros.
D’après
l’OMC, le Paraguay doit aussi améliorer son cadre pour le commerce et
l’investissement dans le domaine de la propriété intellectuelle, notamment en
adoptant une législation sur les identifications géographiques, des marchés
publics, de la concurrence et de l’accès au marché des services. Avec 51,2 % du Produit intérieur brut et 53,1 % de l’emploi en 2009, « les services sont
le secteur le plus important de l’économique paraguayenne ». Or, note
l’OMC, les engagements du Paraguay « se limitent » à certains
services financiers et touristiques.
François Pargny