Les demandes de brevets européens pour protéger des innovations dans le domaine des objets connectés intelligents sont en plein essor avec une croissance de 54 % du nombre de demandes enregistrée au cours des trois dernières années par l’Office européen des brevets (OEB). C’est ce que révèle la première étude mondiale de l’OEB, intitulée Patents and the Fourth Industrial Revolution (4IR), en français « Les brevets et la quatrième révolution industrielle (4RI) », publiée le 11 décembre.
Menée par l’OEB en coopération avec l’institut de recherche indépendant allemand Handelsblatt Research Institute, l’étude recense toutes les demandes de brevets européens relatives à des objets qui peuvent fonctionner de manière autonome grâce aux données qu’ils recueillent ou échangent entre eux, déposées jusqu’en 2016. Cette année là, plus de 5 000 demandes de brevet ont été reçues par l’OEB sur des sujets relatifs à des objets connectés. La majorité des inventions déposées portent sur de nouveaux domaines d’application pour la sphère personnelle, l’entreprise, la voiture et relèvent des technologies de base (connectivité, matériel et logiciel). Les systèmes 3D, l’intelligence artificielle et les interfaces utilisateur sont les trois domaines affichant la croissance la plus forte en matière de demandes de brevets.
L’Europe, les États-Unis et le Japon, principaux demandeurs
En 2016, l’Europe, les États-Unis et le Japon ont été les principaux centres d’innovation de la quatrième révolution industrielle « 4RI », d’après l’étude. Toutefois, les inventions originaires de Corée du Sud et de Chine ont augmenté plus rapidement ces dernières années.
Dans ces deux derniers pays, les demandes de brevets dans le domaine de la 4RI émanent d’un petit nombre d’entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’entreprise coréenne d’électronique Samsung arrive ainsi en tête des déposants avec 1 634 demandes de brevet effectuées auprès de l’OEB entre 2011 et 2016 dans ce domaine.
L’Allemagne et la France à la pointe de l’innovation en Europe
L’étude montre qu’à l’échelle européenne, dans le domaine de la 4RI, l’Allemagne se démarque par des inventions pour les domaines d’application suivants : les voitures, le secteur des infrastructures et l’industrie manufacturière (fabrication).
La France est, elle, en tête dans les technologies complémentaires telles que l’intelligence artificielle, la sécurité, les interfaces utilisateur et les systèmes 3D. Le Royaume-Uni et d’autres pays européens comme la Suède, la Suisse, la Finlande et les Pays-Bas font également preuve d’activité inventive.
Les inventions de la quatrième révolution industrielle analysées dans l’étude ont été classées dans l’un des trois secteurs technologiques suivants :
– les technologies de base (matériel, logiciel et connectivité) dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui permettent de transformer tout objet en appareil intelligent et connecté ;
– les technologies complémentaires (analyse, sécurité, intelligence artificielle, localisation, alimentation électrique, systèmes 3D, interfaces utilisateurs) qui complètent les technologies de base ;
– les domaines d’application de ces technologies (voiture, domicile, sphère professionnelle…).
Selon l’étude, d’ici 2025, 26 à 30 milliards d’appareils dans les foyers et sur les lieux de travail seront équipés de capteurs, de processeurs et de logiciels intégrés, et connectés à l’Internet des objets. Les demandes de dépôts de brevets auprès de l’OEB devraient donc croître encore davantage dans les années à venir.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter l’étude (en anglais) « Les brevets et la quatrième révolution industrielle (4RI) » en fichier PDF joint
Pour prolonger :
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