Le 18 décembre, les acteurs de la filière française du numérique étaient réunis dans les locaux du pôle de compétitivité francilien Systematic Paris-Region, installé à Palaiseau (Essonne), pour signer le contrat du Comité stratégique de filière (CSF) « Infrastructures numériques » avec l’État en présence de l’association Régions de France, et des représentants de la filière.
Ce contrat de filière a été signé par Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des finances, et Didier Casas, président du CSF Infrastructures numériques, également vice-président de la Fédération française des télécoms (FFTélécoms) et directeur général adjoint de Bouygues Telecom.
La filière capitalise un chiffre d’affaires supérieur à 40 milliards d’euros réalisé par près de 13 000 entreprises, majoritairement des TPE et PME, dont la chaîne de valeur s’étend des fabricants de câbles aux opérateurs de télécommunications en passant par les équipementiers.
Renforcer la capacité de la filière à exporter
La filière doit relever de nombreux défis « pour développer en France une industrie des infrastructures numériques performante et compétitive à l’échelle internationale ». Les principaux défis sont notamment d’anticiper la mise en œuvre des nouveaux réseaux très haut débit et 5G et de renforcer la filière dans sa capacité à exporter.
Le volet international constitue à cet égard l’un des quatre projets structurants identifiés par le CSF pour répondre aux principaux défis du secteur.
Réunir l’offre française sous une bannière commune à l’export
Les signataires de ce nouveau contrat de filière ont identifié 4 projets collectifs et ambitieux. Le soutien à l’export de la filière est porté par le projet 4 : « Participer à l’élaboration d’une stratégie de création d’offre à l’exportation et diffuser le modèle français de déploiement des infrastructures ouvertes et mutualisées ».
Améliorer la visibilité à l’international de cette filière d’excellence est l’un des défis que doit relever le CSF à travers ce projet structurant. Pour ce faire, le projet 4 stipule ainsi qu’il est « indispensable d’inventer une offre française intégrée, clé en main, qui donnera davantage de puissance et d’efficacité à la démarche commerciale vers l’international ». Pour le CSF, « cela passe par le regroupement de l’ensemble du secteur sous une même bannière ».
Le CSF préconise de promouvoir le modèle français en particulier dans les pays européens voisins et en Afrique francophone mais également à l’international de manière générale avec la création d’une marque ou d’un label représentatif distinguant la compétence française en matière d’infrastructures numériques.
À cet égard, l’un des objectifs du CSF est d’aider la filière à définir un catalogue de produits, services et savoir-faire français en matière d’infrastructures numériques « qu’il sera possible de valoriser à l’international ».
Des engagements réciproques industrie / État
Le projet 4 comme les trois autres projets du contrat de filière, fait l’objet d’engagements réciproques entre l’industrie et l’État.
L’industrie s’engage ainsi à :
– Élaborer un catalogue de produits et services ;
– Participer à l’élaboration d’une marque ombrelle pour la filière ;
– Élaborer une offre commune partenaires internationaux/filière française en matière de partage de compétences et savoir-faire.
L’État s’engage en retour à :
– Labelliser la filière sous forme de marque ombrelle ;
– Accompagner la filière à l’international via les leviers diplomatiques et l’identification de lieux de promotion.
Les 3 autres projets structurants du contrat de filière
Outre l’axe international, la filière numérique s’est engagée autour de trois autres projets structurants :
– La 5G. Ce projet vise à mettre en place un réseau de plateformes 5G multi-sites et multi-opérateurs, accessible aux startup, TPE/PME et grand groupes. Ce réseau sera orienté vers l’innovation technologique.
– Construire les Smart territoires. Ce projet a pour objectif de faire du « smart » une réalité pour les territoires et de construire une vision commune du smart avec les collectivités locales. In fine, l’objectif sera de faire émerger des projets conformes à cette vision commune, au bénéfice des territoires du fait de leur pérennité et de leur exemplarité.
– Sécuriser l’emploi et les passerelles de formation vers les nouveaux métiers des infrastructures numériques. Ce projet vise à la mise en œuvre d’un plan Engagement développement et compétences (EDEC) post-EDEC fibre optique pour l’emploi des nouveaux métiers dans la filière (5G, smart territoires). Ce plan doit également favoriser le développement de passerelles entre différents métiers des infrastructures numériques, le développement de nouvelles formations et l’émergence de nouvelles certifications.
Les quatre projets du contrat de filière poursuivent un objectif commun : « fédérer tout un écosystème autour de problématiques actuelles afin de répondre aux besoins toujours croissants de connectivité », rappelle le président du CSF Didier Casas. Ce travail de concertation et de coordination de l’ensemble des signataires du contrat sera décisif pour la transformation numérique du pays dans les prochaines années, estime-t-il.
Desk Moci