Le président Sarkozy doit se rendre en Azerbaïdjan « entre juin et septembre prochain » a confié au MOCI une source officielle française. Dans la foulée, son homologue azéri, Ilham Aliev, lui rendrait sa visite en France avant la fin de l´année.
Entre Paris et Bakou, les relations politiques sont au beau fixe. Il est vrai que pour l´Union européenne (UE) l´Azerbaïdjan est un allié de choix pour échapper à sa dépendance vis-à-vis des provisionnements de la Russie en hydrocarbures. Il suffit d´utiliser les lignes ferroviaires jusqu´aux ports de la Mer Caspienne et les deux oléoducs traversant la Géorgie, le Bakou-Supsa et le Bakou-Tbilissi jusqu´au port turc de Ceyhan (BTC).
« Le champ ACG (Azeri-Chirag-Guneshli) produit plus d´un million de barils par jour, soit 50 millions de tonnes par an, qui sont acheminées essentiellement par le BTC, et ses réserves sont de l´ordre de six milliards de barils », indique Alain Przybysz, délégué Asie Centrale de Total Exploration & Production.
Parallèle au BTC, le Bakou-Tbilissi jusqu´à la ville turque d´Erzurum est un gazoduc (BTE) qui permet d´exporter jusqu´à 7 milliards de m3 du champ de Shah Deniz. Avec le lancement de la deuxième phase de ce gisement, l´objectif serait de passer à 20 milliards.
Toujours est-il que l´Azerbaïdjan ne disposerait pas de réserves suffisantes de gaz disponible pour alimenter le gazoduc Nabucco que l´UE projette entre Bakou et Vienne en Autriche, via la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie. « L´Azerbaïdjan peut attirer les hydrocarbures du Kazakhstan », soulignait Alain Przybysz, le 30 avril, lors d´un séminaire d´Ubifrance sur les pays riverains de la Mer Caspienne. Mais l´Iran peut être aussi une source d´approvisionnement en gaz pour Nabucco.
François Pargny