Détenir un passeport est un sésame pour une mobilité internationale sans tracas, d’autant plus si votre pays a négocié de nombreux accords d’exemption de visas avec les autres. Dans ce domaine, alors que la France se situe au 6ème rang, ce sont les passeports japonais qui ouvrent le plus grand nombre de frontières, selon les résultats du dernier Henley Passport Index, réalisé par la société britannique Henley, spécialisée dans le conseil en migration des investissements.
Les citoyens japonais ont de la chance : ils peuvent aujourd’hui visiter 193 destinations dans le monde (sur un total de 227 répertoriés par l’IATA (Organisation internationale des transports aériens) sans visa. Ils sont 1ers du classement Henley Passport Index 2023.
Ce classement, qui se base sur des données exclusives fournies par (IATA), tend à monter que le degré d’ouverture d’un pays et sa capacité à nouer des relations amicales avec ses partenaires commerciaux, permet à ses citoyens et entreprises un accès fluide à davantage d’opportunités dans le monde.
Ce n’est pas faux au vu des profils des pays les plus performants en termes de possibilités de déplacement sans visa (soit une autorisation nécessitant l’approbation d’une autorité gouvernementale), essentiellement asiatiques et occidentaux, notamment européens : aucun pays émergent ou en développement ne figure au top 10 et peu d’entre eux offrent des passeports ouvrant l’accès à plus de 100 pays sans visa.
Un top 10 trusté par les pays avancés, asiatiques et occidentaux
Deux autres pays asiatiques très ouverts et très exportateurs sont ainsi sur le podium mondial, ex aequo au 2ème rang : la Corée du Sud et Singapour, qui affichent 192 pays sans visa. A la 3ème place suivent l’Allemagne et l’Espagne, également ex aequo, avec un accès sans visa à 190 destinations dans le monde.
Dans la suite du top 10, à la 4ème place ex aequo avec 189, la Finlande, l’Italie et le Luxembourg. Et à la 5ème place, avec 188, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Suède.
La France, l’Irlande, le Portugal et le Royaume-Uni affichent 187, à la 6ème place ex aequo. Ce groupe fait mieux que les États-Unis, qui se situe au 7ème rang avec un score de 186, dans un groupe de pays comprenant la Belgique, la Nouvelle Zélande, la Norvège, la République Tchèque et la Suisse.
Le reste du top 10 est occupé par des pays avancés : à la 8ème place avec un score de 185, Australie, Canada, Grèce, Malte ; à la 9ème (184), Hongrie et Pologne ; enfin à la 10ème (183), Lituanie et Slovaquie.
Pour le Royaume Uni et les États-Unis, il y a une certaine régression : ils étaient 1ers il y a près de dix ans.
Pays émergents et en développement : moins d’ouverture
Dernier du classement, et avec un écart abyssal record avec le 1er du classement, l’Afghanistan, pays de plus en plus fermé avec le retour des talibans au pouvoir à Kaboul : son score est 27, 166 de moins que le Japon…
Le premier pays du Moyen-Orient classé est les Emirats arabes unis, 15ème (score 178), le premier latino-américain est le Chili 18ème (174), le premier pays africain est l’Afrique du Sud 53ème (106).
A noter que parmi les BRICS, le Brésil 20ème (170) fait mieux que la Chine 66ème (80) alors que la place de la Russie, 49ème (118) recule. L’Ukraine est d’ailleurs mieux placée que cette dernière : 36ème avec un score de 144…
Une ouverture à plus d’opportunités économiques
Henley met en avant, dans la présentation de son étude, un intéressant parallèle entre le nombre de pays auquel donne accès un passeport sans visa et les données issues de la macroéconomie en termes d’opportunités.
Le Japon tire d’autant mieux son épingle du jeu que son passeport donne un accès sans visa à 85 % des pays du monde, et collectivement, 98 % du PIB mondial (le Japon pesant 5 % à lui seul) ; par contraste, le passeport nigérian, au bas de l’indice (97ème ex-aequo avec l’Ethiopie), offre un accès sans visa à seulement 46 destinations (20 % du monde), qui ne représentent que 1,5 % du PIB mondial.
Quant au passeport afghan, le moins bien classé, il offre un accès sans visa à seulement 12 % du monde et à moins de 1 % de la production économique mondiale.
En termes de pourcentage du PIB mondial, les États-Unis et la Chine se taillent certes la part du lion, avec respectivement 25 % et 19 %, mais leurs citoyens ont accès librement à beaucoup moins d’opportunités que les Japonais. Ainsi, les détenteurs de passeports américains peuvent accéder à 43 % supplémentaires de la production économique mondiale sans visa, soit au total 68 %. De leur côté, les détenteurs de passeports chinois ne peuvent accéder qu’à 7 % supplémentaires sans visa, ce qui porte leur total à seulement 26 % du PIB mondial…
Autrement dit, le passeport japonais, comme le français du reste, ont plus de valeur que leurs équivalents américain ou chinois en termes de mobilité internationale sans contraintes administratives.
C.G
Pour avoir accès à l’intégralité du Henley Passport Index 2023 (en anglais), cliquez ICI (https://www.henleyglobal.com/passport-index)