Mauvaise nouvelle pour
l’industrie française : la Fédération des industries mécaniques (Fim)
vient d’annoncer un recul de l’activité estimé à 3,2 % en volume au premier
trimestre par rapport à la même période de 2012. «Cette baisse concerne à
la fois les livraisons sur le marché intérieur et les exportations »,
d’après l’enquête de tendance de la Fim auprès de ses adhérents.
De fait, les Douanes françaises
ont établi que les ventes hors de l’Hexagone de la mécanique accusent un recul
de 7,6 % au cours des trois premiers mois de l’année. Principaux segments
touchés : la transformation des métaux (- 10,6 %) et les biens
d’équipement (- 7,5 %). Quant aux destinations, les bonnes performances
engrangées en Turquie (+ 44,9 %) et en Algérie (+ 24,4 %) ne parviennent pas à
compenser tous les points négatifs accumulés en Chine (- 33,8 %), au
Royaume-Uni (- 9,4 %), en Allemagne (- 8,8 %), aux États-Unis (- 6 %) et en
Italie (- 3,7 %).
Le Midest, un salon indispensable en
temps de crise
Ces mauvais chiffres dans
l’Hexagone n’inquiètent pourtant pas Reed Expositions France, l’organisateur
du Mondial de la sous-traitance industrielle (Midest), qui présentait, le 23
mai à Paris, la 43e édition de ce salon
(19-22 novembre), qui a reçu 39 350 professionnels de 78 nations en
2012. Il est vrai que le taux de réservation au 23 mai était supérieur de 7 % à
celui de l’an dernier à pareille époque. Un résultat qui laisse penser, selon
l’organisateur, que la participation sera du même ordre qu’en 2012, soit
1 700 exposants, dont 650 originaires de 40 pays. Le Midest serait ainsi considéré
comme un moyen de communication indispensable en temps de crise.
Dans ce contexte, l’Europe demeure
la principale destination des livraisons, mais son marché a régressé. Daniel
Coué (notre photo), consultant spécialisé pour le Midest, estime que la
sous-traitance dans l’Union européenne (UE) a perdu 2,6 % en 2012,
s’établissant ainsi à 478 milliards d’euros.
En 2013, comme tous les États
membres de l’UE appliquent aujourd’hui des politiques de désendettement, une relance véritable de l’économie ne peut
être envisagée. Seule lueur d’espoir, une reprise technique serait probable au
cours des prochains mois, les premiers effets pouvant apparaître au second
semestre ou début 2014.
Le taux d’exportation stagne
S’agissant de la France, alors que
Daniel Coué indiquait l’an dernier que les expéditions à l’étranger avaient
connu une progression rapide depuis 2004, cette année, il constate que le taux
d’exportation a stagné entre 2011 et 2012, passant de 26,8 % à 26,9 %. Or, le chiffre
d’affaires global réalisé par les entreprises de plus de 20 salariés en France
est également équivalent, proche ainsi de 60 milliards d’euros.
Cette année, le Midest mettra
l’accent sur l’énergie, un secteur très dynamique dans le monde, qui
représentait, d’après Reed, 4,3 % des facturations des entreprises de
sous-traitance industrielle en 2011 et les constructions électriques et
électroniques 11,9 %. Par ailleurs, pour la première fois, un pays non
européen, l’Afrique du Sud, sera l’invité d’honneur de la manifestation sise à
Paris-Nord-Villepinte.
Dans un pays riche en ressources
naturelles (or, charbon, platine…), l’industrie reste fondamentale, comme le
montre le développement du secteur automobile et le lancement de programmes
publics, notamment dans le domaine ferroviaire. Pour répondre à ses besoins
croissants en matière d’électricité et d’eau, la première puissance économique
d’Afrique a encore prévu de lancer une douzaine de grands projets hydrauliques.
François Pargny