C’est un peu le cri du cœur de représentants d’activités qui permettent de répondre aux besoins d’équipements du marché français, qui craignent le protectionnisme. « Notre activité est liée en grande partie à l’importation », a indiqué d’emblée Alain Rosaz, président de la Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique (Ficime) lors de la présentation le 19 janvier à Paris du bilan 2016 et les perspectives pour le premier semestre 2017 des activités des entreprises membres.
En effet, la Ficime fédère 13 syndicats et unions qui représentent en France les importateurs-distributeurs de matériels des secteurs de la mécanique et de l’électronique. Elle représente 417 entreprises internationales importatrices de matériels de BTP et de manutention, de machines d’emballage et de process, de moteurs thermiques, d’outillages électroportatifs pour les espaces verts dédiés aux professionnels et au grand public ou encore de systèmes d’impression pour professionnels et particuliers. La Ficime compte ainsi parmi ses adhérents quelques-unes des plus grandes marques mondiales d’imprimantes (Canon, Epson, Ricoh, Toshiba…).
Les membres de la Ficime importent en large partie des produits finis (appareils électroniques, machines d’emballage, engins de construction…). Près de 80 % des importations sont destinées à alimenter le marché domestique et 20 % sont réexportées, principalement vers l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. En effet, comme l’expliquait Alain Rosaz, la position géographique de la France permet aux entreprises étrangères en particulier aux filiales de grands groupes internationaux qui sont implantées en France de réexporter vers l’Afrique. « L’import-export, c’est le cœur de notre métier », s’est écrié le patron de la Ficime qui attend des futurs dirigeants du pays une meilleure prise en compte de l’activité d’importation des adhérents de ses syndicats.
Plaidoyer en faveur de l’importation
Alain Rosaz a interpellé les candidats à la prochaine élection présidentielle sur le rôle des importations dans l’économie française. Le président s’est lancé dans une véritable plaidoirie sur les « avantages » des importations. Premièrement, « elles répondent à une demande des consommateurs français ». Ces derniers consomment dans l’électronique essentiellement des produits de marques étrangères. Quant aux importations de matériels pour la construction et le BTP, elles servent à « nourrir » la production industrielle. « Comment est-ce que la construction pourrait continuer à se faire, s’il n’y avait pas les matériels que nous importons ? » a ainsi interrogé le président de la Ficime. De plus, « elles créent de la valeur ajoutée sur notre territoire car lorsque l’on importe, on fait circuler les exportateurs, on stocke, on distribue, et donc il y a de la valeur ajoutée à chaque étape ».
Selon Alain Rosaz, ces importations contribueront à accroître la richesse nationale et le rayonnement de la France à l’international. « Je voulais souligner, a-t-il conclu, que les importations sont utiles à la France dès lors qu’elles s’accompagnent d’une politique d’exportation qui doit être elle aussi dynamique ». « Au nom de la Ficime, voici le message que je souhaite faire passer : « non à l’import bashing » ! » a-t-il fustigé.
2016, une année de reprise pour les entreprises de la Ficime
« L’année 2016 qui vient de s’achever est une très belle année », a indiqué le président de la Ficime, qui présentait le bilan 2016 des activités des entreprises. Après un recul de 7,1 % en 2015, le chiffre d’affaires global des entreprises membres de la fédération a progressé l’an dernier de 8,1 % à 40 milliards d’euros. Cette progression a notamment été tirée par la bonne performance des ventes de matériels de BTP et de manutention en hausse de 23,1 % sous l’effet du redémarrage de la construction, après une chute de 12,3 % en 2015, une année qui aura été catastrophique pour le marché français des matériels pour le BTP. L’activité moteurs thermiques a également progressé (+12,4 %) après une baisse de 16,3 % en 2015.
« Le thermique, a commenté Alain Rosaz, continue d’avoir de beaux jours même si l’électrique lui taille la pierre ». L’activité de reconditionnement affiche elle la troisième croissance la plus forte (+9,5 %). À l’exception des systèmes et solutions d’information et d’impression professionnels dont les ventes ont reculé de 2,5 %, toutes les autres activités des entreprises représentées par la Ficime sont en hausse : les outillages électroportatifs et espaces verts professionnels (+6,4 %) ; les machines d’emballage et de process (+5,9 %) et l’électronique professionnelle (+0,4 %).
La Ficime reste optimiste pour le 1er semestre 2017 et prévoit une croissance du chiffre d’affaires par secteur de 5,7 % par rapport au 1er semestre 2016.
Venice Affre