Dans la mécanique, les nuages s’accumulent. Le recul vers l’Allemagne, premier client de la France, était déjà amorcé en 2019, mais l’arrêt d’activités dans l’Hexagone, provoqué par la crise sanitaire, va maintenant s’ajouter à une demande internationale réduite.
Selon Henri Morel, président de la Fédération des industries mécaniques (Fim), plus de 50 % des entreprises mécaniciennes ont repris le travail à ce jour.
Alors que « la progression de l’activité de l’industrie mécanique était ralentie en 2019 », « une chute en cascades est attendue en 2020 », annonce la Fim, dans un communiqué de presse, en date du 7 avril (voir fichier ci-joint). L’an dernier, le chiffre d’affaires de la progression a cru de 1,7 % à 134,5 milliards d’euros, contre + 2,8 % en 2018.
Bonne tenue des ventes dans les pays tiers en 2019
Les exportations représentaient 52,5 milliards, ce qui permettait à la France de conserver son sixième rang mondial, derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie.
Mais « leur accélération de + 2,3 % en 2019 s’explique principalement par la hausse de ses ventes vers les pays tiers (+ 4 %) », précise-t-on à la Fim, alors qu’à l’inverse, « on note un ralentissement vers le marché allemand (-1 % par rapport à 2018) ».
Or, les mauvaises nouvelles outre-Rhin sont sensibles depuis le second semestre 2019 et la mauvaise conjoncture de l’Allemagne, dans le contexte de crise sanitaire, inquiète encore plus. D’autres craintes sont pointées par la Fim : « la baisse de la demande étrangère, la politique commerciale américaine et les conséquences sur les principaux pays partenaires, les effets du Brexit ».
De nombreuses inquiétudes pour 2020
De façon générale, les exportations de l’Hexagone sont en retrait. Dans la mécanique, d’après la base de données GTA (groupe IHS Markit) spécialisée dans le commerce extérieur, les expéditions françaises dans le monde ont fondu de plus de 2 % en janvier à 4,66 milliards d’euros par rapport au même mois de 2019.
Sur l’Allemagne en particulier, la baisse serait particulièrement accusée, supérieure à 8,3 %. Mais l’export a aussi reculé de 2,49 % aux États-Unis, le deuxième marché extérieur de la France. En janvier, les livraisons tricolores ont ainsi atteint 751 millions d’euros en Allemagne et 748 millions aux États-Unis.
La crise liée au Covid 19 « va durer dans le temps », prévient encore la Fim, qui estime que « son ampleur n’est pas évaluable à ce jour ».
F.P