L’internationalisation des échanges et la mondialisation sont loin d’avoir relégué le droit douanier au second plan. Dans un contexte international de plus en plus réglementé, renforcer la sécurité des échanges transnationaux est plus que jamais une nécessité. Pour s’adapter à l’évolution permanente et à la complexification des formalités douanières, les entreprises doivent s’entourer de professionnels disposant d’une parfaite maîtrise du droit douanier et des procédures douanières. Proposé par l’université d’Aix-Marseille, le Master 2 Douane vient combler un vide dans la formation proposée au sein des universités Françaises.
« Le droit douanier était en voie de disparition au sein des universités françaises » remarque Jean-Luc Albert, spécialiste des questions douanières et professeur en charge de ce Master à l’université d’Aix-Marseille. Or, « la maîtrise de cette dimension spécifique des échanges internationaux est indispensable pour appréhender les arcanes des institutions juridictionnelles et les problématiques afférentes au commerce international » souligne l’universitaire. « Le Brexit est d’ailleurs révélateur d’une réalité juridique et économique que de nombreux opérateurs ne soupçonnaient plus ».
Un master en apprentissage pour combiner théorie et pratique
Auteur de plusieurs ouvrages juridiques, notamment « Douane et droit douanier » aux éditions PUF ou encore d’un « Dictionnaire de droit fiscal et douanier » aux éditions Ellipses, mais aussi « Le droit douanier de l’Union européenne » (éd. Bruylant), Jean-Luc Albert insiste sur l’importance de la pratique de terrain, essentielle pour donner aux étudiants intégrant cette formation une vision complète des problèmes rencontrés en matière douanière du fait d’implantations ou d’échanges internationaux. C’est dans cet objectif pratique et opérationnel que le diplôme universitaire « Droit douanier et procédures douanières » – qui a fait ses preuves pendant deux années – laisse place à un Master 2 « Douane » de niveau national en alternance.
La formation s’effectue sur une durée de six mois (octobre à mars) et s’articule autour d’une semaine de cours par mois, le reste étant consacré à un stage en particulier en apprentissage. « Nous nous sommes rapprochés de grands groupes et cabinets d’avocats dans le but de proposer aux étudiants une grande diversité de métiers accessibles en alternance » souligne le professeur.
Une formation de terrain assurée par des professionnels
Ouvert à l’apprentissage, en formation continue et en formation initiale, ce cursus intéresse non seulement les étudiants en Master en droit fiscal et en droit des affaires, mais également des professionnels, avocats, experts comptables, directeurs fiscaux, cadres dirigeants notamment export, membres de la fonction publique française et étrangère. 200 heures de cours magistraux alternant cours théoriques, études de cas et conférences permettent aux étudiants d’acquérir non seulement les bases du commerce international et des questions douanières, mais aussi la maîtrise des questionnements actuels pesant sur les échanges commerciaux, l’impact de la gestion douanière sur les opérateurs, le rôle de l’administration des douanes et les techniques afférentes.
Dans sa partie théorique, la grande force de ce Master est de réunir des professionnels experts en ingénierie douanière issus d’horizons très variés. Pour compléter les cours de plusieurs universitaires, la formation fait notamment intervenir des responsables Douane de différentes entreprises, des avocats, des agents de l’administration des Douanes, des responsables de structures spécialisées (transitaires, …)
Qu’il s’agisse de former les étudiants aux questions juridiques que présente la fonction Douane dans ses différentes dimensions dans un souci d’assurer aux opérateurs la plus grande sécurité juridique et financière, le Master 2 Douane doit donner aux étudiants les clés théoriques et pratiques pour maîtriser et assurer juridiquement la totalité de la chaîne de déplacement des marchandises au-delà des frontières.
Plus concrètement, les débouchés sont très nombreux : représentant en douane, déclarant en douane, transitaire, agent douane d’entreprise, responsable conformité (compliance), responsable export, avocats spécialisés… « Les risques douaniers sont importants et complexes à gérer pour tous les opérateurs économiques. La diversité des acteurs concernés offrira sans doute de nombreux débouchés et passerelles aux étudiants qui se lancent dans cette spécialisation » conclut Jean-Luc Albert.
Pour en savoir plus : https://www.ceff13.org/les-formations/