Le « Made in » a remporté une manche dans l’Union européenne le 17 octobre dernier, avec l’adoption à une très large majorité du rapport de Christel Schaldemose (S&D, Danemark) sur la sécurité des produits de consommation par les députés de la Commission marché intérieur (IMCO). Mais il est encore loin d’être apposé sur les étiquettes tant il se heurte à la contre-offensive de l’Allemagne et du Royaume Uni.
Le « Made in » est contenu dans la mesure phare de ce texte : l’obligation d’indiquer la provenance des produits non alimentaires afin d’améliorer leur traçabilité. Alors qu’il est activement soutenu par la France, les Britanniques et les Allemands ont tenté de torpiller la mesure au Parlement. Assimilée, par les premiers, à du « protectionnisme déguisé », elle vient concurrencer, pour les seconds, le « Made in Germany ».
« L’industrie allemande risque ainsi de perdre son plus grand atout », reconnaissait un eurodéputé allemand à l’issue du vote. Actuellement, les fabricants peuvent apposer le label « fabriqué en » à un article même s’il est essentiellement produit à l’étranger. Si la proposition du Parlement est retenue par les États membres, cette étiquetage ne sera autorisé que si une « transformation substantielle » représentant « un stade de fabrication important » a été fait dans le pays en question, précise Christel Schaldemose.
Forte de cette première victoire en Commission du PE, l’eurodéputée danoise devrait obtenir, début novembre, un mandat de ses pairs pour négocier directement avec le Conseil. Une bataille qui s’annonce difficile, Berlin et Londres étant bien décidés à diluer la mesure en proposant par exemple, de rendre l’étiquetage obligatoire aux seuls produits symboliques des différentes industries nationales.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles