Les modèles régionaux Haropa (Le Havre-Rouen-Paris), ou Medlink (9 plateformes sur l’axe Saône-Rhône) font des petits : le 28 septembre à Lille est née le nouveau groupement « Les ports des Hauts-de-France », une entité créée en commun par la CCI de région Nord de France, la CCI Picardie et le Grand Port Maritime de Dunkerque avec l’ambition, précise leur communiqué, de « devenir le hub logistique du nord ouest de l’Europe et unir leurs forces pour porter cette ambition partagée ».
Cette annonce a été faite en grande pompe le 28 septembre à Lille lors de « la journée du réseau portuaire des Hauts-de-France ». Elle s’est accompagnée de trois engagements pris par les fondateurs et dont ils ont précisé les grandes lignes dans un communiqué commun.
D’importantes infrastructures portuaires maritimes et fluviales
Il s’agit tout d’abord de s’affirmer en tant que région logistique à l’échelle de l’Europe.
Avec un trafic de marchandises de 46,6 millions de tonnes (M t), le Grand Port Maritime de Dunkerque est le 3ème port maritime français. Dans la région, il génère une valeur ajoutée de 3,8 Mds EUR et 24 000 emplois directs et indirects. S’y ajoutent d’autres infrastructures plus modestes mais économiquement importantes : le Port Boulogne-Calais (près de 10 millions de passagers, 36 000 t de pêche par an), 1er centre européen de transformation et de commercialisation de produits de la mer (330 000 t /an) et le 4ème en matière de transport marchandises (plus de 40 M t en 2015) ; le Port du Tréport ( 400 000 t/ an).
L’ensemble de ces plateformes gèrent 90 M t/an de marchandises par voie maritime, « faisant des Hauts-de-France la première région maritime de France » souligne le communiqué
Autre bases importantes, un réseau d’infrastructures fluviales « dense et connecté aux bassins fluviaux du Nord de l’Europe ». Le plus gros est « Ports de Lille », géré par la CCI Grand Lille, dispose à elle seule de 12 sites bimodaux (fleuve/route) ou tri-modaux (fleuve/fer/route) principalement situés sur la métropole lilloise (6,8 M t de trafic en 2015, avec notamment une très forte croissance des flux de conteneurs).
S’y ajoutent Ports de Valenciennes, géré par le syndicat mixte Docks Seine Nord Europe / Escaut (1 M t de marchandises et 58 000 EVP), le site de Delta 3 (330 000 m2 de surface d’entrepôts), le Port de Béthune et les Ports de l’Oise.
Un Gie Nord Gateway regroupant Ports de Lille, Delta 3 et le Grand Port Maritime de Dunkerque a déjà été constitué pour développer des services nouveaux de transport entre ces entités.
Soutenir et tirer profit du futur Canal Seine-Nord Europe
Si des projets d’investissement dans de grandes infrastructures logistiques sont en cours – Calais Port 2015, autoroute ferroviaire Atlantique– c’est également par rapport à ce grand projet structurant d’envergure européenne que les acteurs fondateurs des Ports des Hauts-de-France veulent se positionner. « Le Canal Seine-Nord Europe permettra, à l’horizon 2025, de relier les bassins fluviaux du nord de l’Europe à la région parisienne et au Havre, souligne le communiqué. Les Hauts-de-France seront alors au cœur d’une boucle fluvio-maritime allant du Havre, en passant par Paris et Lille, jusqu’à Dunkerque, Gand, Zeebrugge ou Anvers. »
Dans la Région, le seul chantier de creusement du canal pourrait générer 10000 emplois, mais 50000 de plus sont espérés par la suite grâce aux nouvelles activités économiques générées.
Enfin, troisième engagement, il s’agit aussi de positionner les Hauts-de-France comme une plateforme de référence en matière de mobilité durable des marchandises.
Le communiqué rappelle à cet égard les réalisations emblématiques existantes dans ce domaine à l’instar du pôle d’excellence régional Euralogistic, créé il y a dix ans : il offre un bouquet de services aux opérateurs et entreprises et mène des actions sur des thématiques touchant l’ensemble des composantes du transport de marchandises et de la logistique.
Autre exemple, le Consortium fluvial Hauts-de-France, association ayant pour objectif d’accompagner les entreprises et les territoires pour le développement des activités de transport par le mode fluvial. La 2A2F fédère pour sa part une trentaine de partenaires publics et privés investis pour le développement du transport de marchandises par le mode ferroviaire en Hauts-de-France.
Au-delà de ces entités animées par les CCI, le communiqué cite d’autres acteurs impliqués dans transport durable : le Gerif, des organismes et fédérations professionnelles du transport et de la logistique (Aslog, Fntr, Tlf), le pôle de compétitivité Itrans, l’Autf (chargeurs), l’IRT Railenium…
Le 28 septembre à Lille, parallèlement au lancement officiel des « ports des Hauts-de-France », plusieurs accords ont été signés dont le contrat de partenariat entre le Conseil régional et le Consortium fluvial Hauts-de-France, le protocole de création du groupement des Ports des Hauts-de-France, et enfin l’avenant fixant les termes de la nouvelle collaboration entre Voies Navigables de France et Ports de Lille.