Marchés, en bref : transport routier, e-commerce, hydrocarbures, consommation  

Transport routier : La demande de fret spot a augmenté de 48 % au deuxième trimestre et de 27 % au troisième trimestre 2024 pour les routes internationales, selon une récente étude de BCG pour lpega (logiciels pour la logistique). A contrario, l’offre spot est restée relativement stable au cours des 9 premiers mois de l’année, provoquant une hausse des tarifs. Le ratio charge-à-consultation (LtC) pour les routes domestiques et internationales était respectivement de 0,2 et 0,3 au deuxième trimestre 2024. La variation en pourcentage par rapport à l’année précédente est de + 42 % et + 30 %. Les analystes de BCG s’attendent à ce que les tarifs sport restent élevés à l’avenir.

E-commerce (1) : L’e-commerce transfrontalier est dominé par les grandes plateformes chinoises et américaines. Selon une étude l’International Post Corporation (IPC), qui regroupe 26 services postaux nationaux, 24 % des achats transfrontaliers ont été effectués sur Amazon et 21 % sur Temu. Ce dernier a triplé sa part en un an. Viennent ensuite Ali Express (10 %), Shein (9 %), ebay (6 %) et, seul européen de ce podium, Zalando. « Les plateformes asiatiques comme Temu et Shein continuent de grignoter des parts de marché grâce à leurs prix compétitifs et leurs politiques de retour simplifiées », souligne l’étude. Sans surprise, la Chine reste le principal fournisseur : 40 % des achats effectués en ligne et traversant au moins une frontière y sont produits, une part en hausse de 3 points par rapport à 2023.

E-commerce (2) : Vendredi 7 février, Donald Trump est finalement revenu sur l’abrogation de la règle des minimis qui permet d’exempter de taxe les colis d’une valeur inférieure à 800 euros entrant sur le territoire des Etats-Unis. En cause : la pagaille créée dans aéroports et les services postaux américains par des colis en attente de dédouanement. L’abrogation des minimis avait conduit la poste américaine (USPS) a cessé d’accepter temporairement les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong. « Les services douaniers et postaux n’étaient pas préparés à un tel revirement : les deux tiers des quatre millions de colis concernés par l’exemption de minimis arrivant chaque jour dans le pays viennent de Chine, dont probablement 30% des plateformes Shein et Temu », explique Le chargeur, la newsletter d’Ovrsea. Washington travaille actuellement à un nouveau texte supprimant la règle des minimis. En outre, la Commission européenne s’apprête également à taxer les colis de produits achetés en ligne et expédiés depuis la Chine.

Hydrocarbures : L’exhortation de Donald Trump à forer toujours plus est-elle réaliste ? Selon la banque suisse Lombard et Odier « les ambitions de la nouvelle administration américaine en matière de production énergétique se heurtent à des contraintes géologiques » qui limitent la production de GNL. En outre, les infrastructures américaines ne permettraient pas d’augmenter les exportations. Les gazoducs d’exportation convergeant vers le Golfe du Mexique sont en effet aux limites de leur capacité, note la banque. « La région des Appalaches dispose d’une capacité de production additionnelle, mais pas de l’infrastructure nécessaire pour l’acheminer. Un frein déterminant, car le gaz naturel bon marché soutient la compétitivité de l’économie manufacturière américaine en fournissant un tiers de l’énergie primaire des États-Unis, contre un cinquième dans l’Union européenne, où le gaz naturel est plus cher. »

Consommation : La plupart des pays de l’OCDE ont connu une augmentation du revenu réel des ménages par habitant au troisième trimestre 2024. L’Allemagne a rebondi après une contraction au trimestre précédent, enregistrant une croissance à la fois du revenu réel des ménages par habitant (0,9%) et du PIB réel par habitant (0,1%). L’Italie et les États-Unis ont observé une croissance plus faible du revenu réel des ménages par habitant, respectivement de 0,4 % et 0,1 %. En revanche, le Royaume-Uni a observé une baisse (- 0,1%), les impôts ayant augmenté à un rythme plus élevé que la rémunération des salariés, accompagnée d’une baisse similaire du PIB réel par habitant (-0,2%). L’Espagne a connu la plus forte augmentation du revenu réel des ménages par habitant au troisième trimestre 2024 (2,2 %), en partie grâce à de fortes hausses des revenus de la propriété, tandis que le PIB réel par habitant a augmenté plus modestement (0,6 %). La plus forte baisse du revenu réel des ménages par habitant a été observée au Danemark (-1,8 %) au T3 2024, principalement en raison des contractions des revenus de la propriété et des revenus des travailleurs indépendants.