Malaisie : après un rebond de 8,7% en 2022, majoritairement portée par la consommation privée, le pays « devrait retrouver un sentier de croissance similaire à l’avant-Covid, avec une trajectoire d’expansion autour de 4,5% dans les prochaines années » estime le service des études économiques du Crédit Agricole dans une note récente. Points forts de la Malaisie : sa richesse en matières premières (hydrocarbures, huile de palme…), mais aussi sa capacité à séduire des investisseurs en quête de diversification de leurs lieux de production, alors que le secteur secondaire pèse déjà 38 % du PIB. Ainsi, le pays « attire de nouvelles chaînes de production autour du secteur des semi-conducteurs, qui bénéficie d’investissements américains et européens » signale les économistes.
Moyen-Orient : l’impact sur le trafic de fret des événements déclenchés le 7 octobre par les attaques terroristes du Hamas contre Israël et de la réplique de celle-ci sur la bande de Gaza est surtout sensible sur le trafic aérien, nombre de compagnies internationales ayant suspendu jusqu’à nouvel ordre leur desserte de l’aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv, dont Air France-KLM, en dehors des rapatriements de ressortissants étrangers présents en Israël par leur pays d’origine. Dans sa newsletter hebdomadaire Le Chargeur, le commissionnaire Ovrsea indique que seules les compagnies MNG, Turkish Airlines, et CAL (Challenge Airlines), ont maintenu leur activité. Quant à l’activité dans les ports israéliens d’Ashdod et Haïfa, elle est « peu perturbée pour le moment ». En revanche, la menace terroriste dans toute la zone est montée d’un cran. Le 8 octobre, deux touristes israéliens et de leur guide égyptien ont été assassinés par un policier à Alexandrie.
Angola : le Conseil de l’Union européenne a donné son feu vert, le 9 octobre, à la signature du premier accord de facilitation des investissements durables (sigle anglais SFIA pour Sustainable investment facilitation agreement) par l’Union européenne avec un pays tiers, en l’occurrence l’Angola. Cet accord de nouvelle génération sur les investissements, qui couvre une période de 20 ans, doit permettre de faciliter les investissements, notamment pour diversifier l’économie angolaise, tout en intégrant les engagements en matière de respect de l’environnement et du droit du travail dans les relations entre l’UE et l’Angola, précise un communiqué du Conseil. Dans le détail, parmi les apports du SFIA, il offre une plus grande sécurité juridique (règles transparentes et plus claires au bénéfice des investisseurs), assure une meilleure responsabilisation des organismes publics et des fonctionnaires, garantit une plus grande voix au chapitre de la société civile, introduit des engagements réciproques envers les investisseurs des deux parties, veille au respect des normes environnementales et du travail , promeut la responsabilité sociale des entreprises et les pratiques commerciales responsables, et enfin renforce la coopération bilatérale en matière de climat et de promotion des femmes. L’Angola est la 7e destination des investisseurs de l’UE sur le continent africain, pesant 5,4 % du stock, soit 9,9 milliards d’euros (2020).
Egypte : l’inflation ne semble pas s’essouffler dans le pays, contredisant les prévisions de certains analystes, et le regain de tensions provoqué par l’attaque du Hamas contre Israël le 6 octobre ne devrait pas arranger la situation. L’inflation s’établit à 32,9 % en moyenne depuis le début de l’année 2023, touchant tous les produits et toutes les catégories de population. D’après le service des études économiques du Crédit Agricole, c’est le plus fort taux d’inflation des pays du Moyen Orient, mis à part les cas particuliers du Liban (220 %) et de l’Iran (45 %). Ainsi, l’inflation alimentaire est de 63,6 % en moyenne depuis le début de l’année ! En cause : la hausse des prix des importations, en particulier du blé, dont le pays est le premier importateur mondial. Autre facteur, la forte dépréciation de la livre égyptienne par rapport au dollar, qui de 49 % entre février 2022 et mars 2023. En dehors de l’impact économique et social de cette hausse des prix, à suivre de près, cette conjoncture entraîne un recul des achats égyptiens à l’extérieur : le montant des importations ne devrait pas dépasser 78 milliards de dollars cette année, soit une chute de 10,6 % par rapport à l’an dernier.
Canada : le pays traverse une phase de fort ralentissement, à l’instar de la plupart des pays occidentaux. D’après GlobalData, le taux de croissance du PIB réel du Canada devrait atteindre 1,4 % cette année, après 3,7 % en 2022, et reculer encore à 0,9 % en 2024. D’après cette société d’analyse, plusieurs facteurs jouent défavorablement : le coût élevé du crédit, la crise du logement, une inflation élevée, une baisse de la confiance des entreprises, une demande extérieure affaiblie, des troubles politiques dans le contexte de la détérioration des relations avec l’Inde, et une baisse de popularité du premier ministre Justin Trudeau. Le taux d’inflation en revanche semble maîtrisé même s’il reste au-dessus des objectifs de la banque centrale : 3,7 % en 2023, après 6,8 % en 2022.