Business France a accueilli au sein de son siège parisien la 5e édition des Rencontres internationales des grands événements sportifs, appelées communément « RIGES », à laquelle étaient conviés le 4 décembre dernier 250 participants parmi lesquels des entreprises françaises présentes sur tous les segments de l’économie du sport (équipements sportifs, gestion des infrastructures, organisation événementielle, billetterie, BTP, énergie, transports, sécurité…) ainsi que des décideurs de pays organisateurs (Côte d’Ivoire, Qatar, Maroc…).
La France accueillera dans les prochaines années une série d’événements sportifs majeurs comme la Ryder Cup de golfe en 2018, le Mondial de football féminin en 2019 et la Coupe du monde de rugby en 2023, en attendant les Jeux Olympiques de 2024 dont Paris sera la ville hôte. « Autant d’événements qui vont donner une visibilité mondiale au savoir-faire français en matière d’organisation des compétitions internationales comme d’équipements sportifs », a ainsi déclaré Christophe Lecourtier (notre photo), directeur général de Business France qui ouvrait ces nouvelles rencontres. « La France, a-t-il poursuivi, dispose dans ce domaine de très grands atouts face à ses compétiteurs, avec des leaders mondiaux, un tissu dynamique d’entreprises innovantes et une expertise qui couvre un très large panel d’activités ». Infrastructures, équipements sportifs, signalétique, sécurité, événementiel, restauration, expérience spectateurs… L’expertise française est riche et l’une des missions de Business France est « d’aider les entreprises de la filière sport à saisir les opportunités qui se présentent à l’international », a rappelé son directeur général.
En 2018, Business France accompagnera les entreprises du secteur sur les marchés les plus porteurs que seront : la Chine, l’Inde, le Japon, le Kazakhstan, le Maroc, le Qatar et la Russie.
Jouer collectif pour gagner à l’international
Lancée par le gouvernement au printemps 2015, la Filière Sport vise à resserrer les liens entre les entreprises françaises présentes sur tous les segments de l’économie du sport (matériel sportif, équipements, gestion des infrastructures, organisation événementielle, billetterie, architecture, BTP, énergie, transport) pour bâtir des stratégies offensives et concertées à l’international. Comme l’a rappelé Olivier Ginon, président de GL Events et vice-président de la Filière Sport dans son allocution d’ouverture des RIGES, les besoins des autorités chinoises sont importants en termes d’équipements et de formation aux métiers du sport. Le pays organisera les Jeux olympiques d’hiver de 2022. « Notre capacité commune à nous tous entrepreneurs de ce secteur à fournir une offre intégrée sur des opérations complexes de l’aménagement touristique et sportif de la montagne est un grand exemple, c’est un atout pour accompagner la Chine lors des JO de 2022 », a-t-il ainsi souligné.
Des opportunités sont donc à saisir, pas uniquement en Asie, mais également en Afrique (Coupe Afrique des nations) et au Moyen-Orient (Mondial 2022 au Qatar), à condition toutefois que les acteurs de la filière aillent à l’international « sans se disperser ». Face à la compétition au niveau mondial, « il nous faut faire preuve d’intelligence collective pour obtenir et établir une stratégie win-win ou une stratégie gagnante », a prévenu Olivier Ginon. Les sportifs, leurs fédérations, les entreprises de toute taille, les ministères respectifs de l’Europe et des affaires étrangères, de l’Économie et des finance et des Sports doivent travailler ensemble pour attirer en France les grands événements sportifs internationaux et faire rayonner le savoir-faire français dans les métiers du sport. « Il n’y a pas de victoire à l’international, si le privé n’est pas accompagné par le public », a renchéri Olivier Ginon. « Pour gagner, il faut être fort et réuni », a-t-il encore insisté. Dans cette optique, le vice-président de la Filière Sport n’exclut pas de trouver des ponts avec la filière « Rencontres d’affaires et événementiel », « pour exploiter au mieux tous les potentiels des acteurs des deux filières dont les objectifs et les moyens sont souvent communs », a-t-il conclu.
Le gouvernement s’est fixé comme objectif d’augmenter la contribution du sport (environ 2 % du PIB) d’ici 2022. « Pour y arriver, nous disposons aujourd’hui avec la Filière Sport d’un outil opérationnel que nous devons animer et améliorer ensemble », a indiqué pour sa part la ministre des Sports Laura Flessel. Le marché du sport est dynamique à l’international. « Il est vrai que les opportunités à l’étranger sont nombreuses », a reconnu la ministre. Les budgets opérationnels et d’infrastructures pour les 55 plus grands événements sportifs internationaux, dits « GESI », qui se tiendront à travers le monde entre 2016 et 2025 sont estimés à près de 255 milliards d’euros. Les entreprises étrangères pourraient remporter 30 % de ce budget, soit un marché potentiel de 77 milliards d’euros. « À nous de jouer, a lancé la ministre, nous avons surement l’une des offres la plus innovante et la plus complète, et avons encore du travail pour faire connaître cette offre et mieux accompagner nos partenaires ».
Le Maroc, l’Inde et la Côte d’Ivoire, des marchés qui ont des besoins
Ce rendez-vous économique phare dédié aux entreprises de l’industrie du sports organisé par Business France en partenariat avec le ministère français des Sports a été l’occasion de présenter les besoins en équipements sportifs de proximité de marchés étrangers.
Au Maroc, des opportunités se présentent dans les sports équestres. « Il faut qu’on arrive à renforcer encore plus la présence de nos entreprises », a souligné Marie-Cécile Tardieu, chef du service économique régional à l’ambassade de France au Maroc. « Des hippodromes sont en train d’être construits, il y a un certain nombre de grands projets qui sont intéressants pour nos entreprises », a-t-elle précisé. D’autres débouchés sont à saisir dans le football, le running (la course à pieds) et surtout les sports de glisse maritimes. Dans cette discipline, « la France a la capacité d’avoir une offre intégrée », a souligné Marie-Cécile Tardieu. Le Maroc de son côté possède « les plus beaux spots de windsurf et kitesurf mais pas les infrastructures », a-t-elle renseigné.
En Inde, la culture du sport connaît un développement rapide depuis quelques années. Le cricket, sport national, possède depuis 2008 une ligue professionnelle, la Indian Premier League, organisée sur le modèle du football européen et du basket-ball. L’Inde n’est pas seulement le pays du cricket. Le football, devenu le deuxième plus grand sport, se développe rapidement et se professionnalise. L’Inde a organisé du 6 au 28 octobre 2017 dans cinq villes différentes (New Delhi, Goa, Kochi, Guwahati, Calcutta et Navi Mumbai) la coupe du monde de football des moins de 17 ans, la Coupe du Monde U-17 de la FIFA (Fédération internationale de football association).
Le football représente d’importantes opportunités en matière d’infrastructures (stades), d’équipements sportifs et de formation. Cependant, le badminton, le tennis, le marathon et la course à pieds sont d’autres sports qui montent. Les opportunités sont donc vastes dans la filière du sport en Inde.
La Côte d’Ivoire va quant à elle organiser la prochaine Coupe d’Afrique des nations, la CAN 2021. Le pays a lancé de grands travaux d’infrastructures mais le nombre de chantiers a été revu à la hausse du fait de la réforme de la Confédération africaine de football (CAF) qui augmente le nombre de pays participants. Ainsi, 24 équipes seront accueillies au lieu de 16. « Nous passerons donc de quatre stades à six », a indiqué François Albert Amichia, le ministre des Sports et des Loisirs de Côte d’Ivoire, venu présenter les opportunités offertes par son pays dans la filière du sport aux entreprises françaises présentes dans l’audience. La Côte d’Ivoire va construire trois nouveaux stades et en réhabiliter trois autres. Un appel d’offres a été lancé pour la construction des stades et d’un village olympique (restaurants, banques, commerces…).
Le gouvernement ivoirien a adopté en juin dernier la Politique nationale des sports 2016-2020. « C’est une politique ambitieuse, les opportunités sont nombreuses », a souligné le ministre ivoirien des Sports. Cette politique vise notamment à financer la réhabilitation des infrastructures sportives de proximité (gymnases, airs de jeu) pour la pratique du sport dans les treize communes d’Abidjan. « Nous avons d’autres besoins », a signalé le ministre. La Côte d’Ivoire présente des besoins dans la fabrication d’équipements sportifs et les transferts de compétence, mais également en matière de construction d’infrastructures hôtelières et d’entretien des infrastructures sportives. Dans ces deux derniers secteurs, l’expertise française est la bienvenue.
Les officiels étrangers (ministres des Sports, représentants de comités d’organisation ou de collectivités, opérateurs privés…) d’une dizaine de pays qui offrent des débouchés à savoir l’Allemagne, la Chine, la Côte d’Ivoire, les États-Unis, l’Inde, le Japon, le Maroc et le Qatar ont participé à ces rencontres internationales, rendez-vous phare de la filière sport dédié aux professionnels et aux entreprises de l’industrie du sport, dont l’objectif était de donner aux entreprises françaises du sport ou impliquées dans l’organisation de grands événements sportifs un accès aux décideurs internationaux.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter la page du site de Business France dédiée aux RIGES 2017 : http://events-export.businessfrance.fr/riges/
Pour prolonger :
– Événements sportifs mondiaux : des opportunités à la clé pour les entreprises françaises
– Côte d’Ivoire : la Chine offre un stade “olympique” pour la CAN-2021
– Grands événements sportifs : de nombreuses opportunités à l’export si les entreprises avancent groupées
– Secteurs porteurs au Qatar : environnement, hôtellerie, infrastructures, luxe et sport