La conférence internationale des donateurs réunis le 15 mai à Bruxelles a été un succès pour le Mali : celui-ci s’est vu promettre le versement de quelque 3,25 milliards d’euros, soit le double de ce qu’espérait le président malien par intérim Dioncounda Traoré. Il est vrai que malgré les réticences des autorités de transition maliennes, Bamako s’est formellement engagée à organiser des élections dès fin juillet pour permettre le retour à la normalité au plan politique, une exigence première des bailleurs de fonds.
Organisée par l’Union
européenne et la France – le président François Hollande avait fait le déplacement-, cette conférence internationale intitulée
« Ensemble pour le renouveau du Mali » visait à réunir les fonds nécessaire au soutien des priorités de développement du pays. Celles-ci ont été détaillée dans un
Plan pour la relance durable du Mali 2013-2014 (PRED) présentée par le
gouvernement malien, dont le budget global était chiffré à 4,343 milliards d’euros.
L’Union européenne s’est engagée à hauteur de 1,350 milliard d’euros au total, dont 523,9 millions pour la
Commission européenne. Dans le cadre de cinq conventions, dont l’objectif est de couvrir les besoins identifiés dans le PRED en infrastructures et services de
base, celle-ci interviendra notamment pour le renforcement de l’Etat et l’appui aux élections.
La France pour sa part a promis 130 millions d’euros supplémentaires, somme qui s’ajoute aux fonds d’aide gelés après le coup d’Etat de mars 2012 ‑150 millions environ ‑, ce qui porte les engagements français à 280 millions d’euros au total, dont 18 millions ont déjà été dépensés dans le cadre de mesures d’urgence pour rétablir des services de base (eau, électricité, etc.) ou relancer la vie économique dans les villes du nord affectées par la guerre. Dans le détail, les financements français iront pour une grosse part au rétablissement des infrastructures (210 millions affectés), incluant l’éducation et la santé, mais une petite partie sera débloquée rapidement pour soutenir le budget malien et l’organisation des élections.
Les autorités maliennes, qui sont lourdement critiquées pour leur incapacité à gérer la crise et leur niveau de corruption, seront sous surveillance pour le respect de leurs engagements politiques et la mise en
œuvre du PRED. « Chaque euro doit être efficacement utilisé, nous le devons aux Maliens
comme aux contribuables français », a rappelé François Hollande.
C. G.
Pour en savoir plus :
– Le communiqué officiel de la Commission européenne, qui fournit tous les liens utiles vers les documents liés à cette conférence, cliquez ici